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Rêve de banlieue

Le Vif

La journée s’achève quelque part dans une banlieue américaine. Plantée au milieu d’une pelouse entretenue au rasoir électrique, « la » maison, son garage et sa grande cheminée de pierres du pays.

La façade a été décorée avec amour de petites étoiles, d’une lune et d’un soleil. Sur la terrasse surélevée (la demeure tient sur pilotis comme toutes les constructions nomades de l’Amérique conquérante), règne une atmosphère de convivialité. Table de bois et barbecue. Sur l’herbe rase, un buis facile d’entretien et toujours vert. Quelques briques inutilisée et un tas de bois pour le feu ouvert. Le rêve. Mais aucune présence humaine. Du coup, l’image idéale se double d’une menace dont Stephen King pourrait faire un récit d’horreur. Bref, l’Amérique des profondeurs. James Casebre qui a réalisé cette photo de grande dimension à l’aspect glacé est le résultat de trois opérations La première relève du reportage sur le terrain. Depuis plus de trente ans, cet artiste américain qui fût l’assistant de Claes Oldenburg, enquête sur l’architecture qu’elle soit bunker, usine à esclaves noirs ou maisons de rêve d’une classe moyenne en quête de bonheur.

Dans un deuxième temps, le photographe réalise des maquettes en plâtre, en carton ou en polystyrène qu’il peint avec une précision d’orfèvre. Pour peu, au fil de la réalisation on rejoindrait les décors de train marklin. Mais il reste une troisième étape, à nouveau photographique. Pour celle-ci, Casebre devient metteur en scène. Les éclairages comme le choix du point de vue appartient au regard du cinéaste. Résultat : une oeuvre qui pointe la vanité de ces propriétaires US. Né en 1953, James Casebre a exposé chez nous en 1996 (Muhka Anvers) et a Londres (Tate Britain) en 2000. Né en 1953, il vit et travaille à New-York.

Bruxelles, Galerie Daniel Templon. 13A rue Veydt. Jusqu’au 12 avril. Ma-Sa 11-18h. www.danieltemplon.com

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