« On avance » même si « ce n’est pas gagné » et la « discussion est ouverte », a affirmé jeudi soir la co-présidente d’Ecolo, Zakia Khattabi, à l’issue d’une réunion, organisée à l’initiative du parti humaniste, avec ses homologues du MR et du cdH destinée à tenter de trouver une solution à la profonde crise politique qui frappe depuis plus de deux semaines les gouvernements des entités fédérées francophones.
Cette première rencontre dans ce format, à trois, après des bilatérales et en l’absence du parti essentiellement bruxellois DéFI – qui préfère la poursuite de ce genre de contacts – était axée sur la réforme de la gouvernance et le « renouveau démocratique » après la rupture surprise, le 19 juin, par le CdH de son alliance avec le PS au sein des gouvernements wallon, bruxellois et de la Fédération à la suite des scandales qui ont touché le Parti socialiste.
Elle sera suivie par une deuxième réunion, mardi prochain à Namur, pour « clarifier » certains points, a annoncé Mme Khattabi, une date et un lieu confirmés par les présidents du MR et du cdH, Olivier Chastel et Benoît Lutgen, aux journalistes présents.
« On sent bien qu’il y a des lignes qui bougent et d’autres qui bougent moins » en matière de gouvernance, « la discussion se poursuit » mais « uniquement sur le cadre de la gouvernance », a ajouté la co-présidente d’Ecolo, précisant que les discussions ne portaient sur « rien d’autre ».
Les écologistes vont toutefois poursuivre d’ici mardi des discussions séparées « avec l’ensemble des formations politiques » – et donc tant avec Défi qu’avec le PS – pour « trouver des partenaires sur les mesures qui nous tiennent à coeur ».
« Nous ne sommes pas coincés dans un scenario de négociations. Nous poursuivons les discussions avec les autres partis en même temps ».
Pour le président du MR, « ces quelques heures de discussions ont permis de faire l’état des lieux sur deux tiers ou trois quarts des 85 points liés à la gouvernance et on continuera le travail la semaine prochaine ».
« On a un certain nombre de points de convergence, par rapport à la limitation du nombre de mandats, de structures, de transparence en politique. Il reste, c’est sûr un certain nombre de points sur lesquels on n’est pas tous d’accord », a ajouté M. Chastel.
Il a insisté sur la nécessité d’avoir « des gouvernements qui fonctionnent dans les différentes entités », en faisant référence aux tensions croissantes qui se manifestent au sein de la coalition finissante PS-cdH au pouvoir à Namur – notamment à propos de la suppression de la redevance télévision en Wallonie et du nouveau système d’allocations familiales.
Le président du cdH, Benoît Lutgen, a quant à lui assuré que des progrès avaient été enregistrés lors des discussions de jeudi – dont il avait pris l’initiative – avec ses homologues libéral et écologistes, qu’il a qualifiées de « positives », constructives » et « respectueuses ».
Il a insisté sur la volonté partagée par le cdH, le MR et Ecolo, d' »avoir ce renouveau politique en allant au fond des choses », rappelant que la partage du pouvoir avec le PS était devenu impossible en raison des affaires qui touchent ce parti.
« Il y a des choses qui vont dans le bon sens, en s’écoutant, en se parlant, en dialoguant, on parvient finalement à aller de l’avant », a souligné M. Lutgen en plaidant pour des « mesures drastiques » en matière de gouvernance et de renouveau politique dans les entités francophones.
