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Rentrée tendue de la majorité fédérale alors que la N-VA presse pour l’état d’urgence

Les propositions de la N-VA qui s’accumulent, jours après jours dans la presse, et singulièrement celle appelant à un état d’urgence en cas de vagues d’attentats terroristes, crispent les partenaires de la majorité fédérale. Mercredi soir, le président du CD&V Wouter Beke a invité les nationalistes à balayer devant leur porte en commençant par exercer leurs compétences, notamment la gestion des criminels qui ne sont pas en ordre de séjour sur le territoire.

« Ce qu’on attend de partis gouvernementaux, c’est qu’ils rejoignent une décision collective et l’exécutent unanimement, ce qu’ont fait jusqu’ici les ministres Koen Geens et Jan Jambon en matière de Justice et de Sécurité », a indiqué Wouter Beke sur la VRT. En revanche, « ce qui n’aide pas, c’est d’envoyer des ballons d’essai en continu, qui sont contredits par des membres de son propre parti, auxquels les autres partis sont contraints de réagir, et au sujet desquels l’opinion publique s’interroge », a asséné le président du CD&V. Wouter Beke a évoqué la politique du secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations Theo Francken.

« Si aujourd’hui des illégaux peuvent circuler et constituer une menace pour notre sécurité », à quoi le secrétaire d’Etat se contente de dire « je ne peux pas les enfermer, car je ne pourrai quand même pas les renvoyer », on ne vient pas avec « une proposition d’état d’urgence qui vise à enfermer d’autres personnes, sans contrôle judiciaire », s’est énervé le président du CD&V. « Alors je dis, balayez devant votre porte, et faites ce qu’on attend d’un ministre et d’un secrétaire d’Etat ».

Le président de la N-VA Bart De Wever est lui intervenu, également sur la VRT, après que le Premier ministre Charles Michel a indiqué qu’il ne voulait pas d’un « Guantanamo en Belgique ». Ce n’est pas ce que demande la N-VA, a indiqué Bart De Wever qui a prié tout le monde d’attendre, avant de réagir, que les propositions de son parti soient affinées juridiquement et discutées entre membres de la majorité. La N-VA est partisane de chambres à part traitant des affaires de terrorisme au sein des tribunaux, et de l’état d’urgence permettant l’arrestation policière préventive de personnes réputées dangereuses, sans contrôle judiciaire, en cas de vagues de terrorisme. Le Premier ministre a répété qu’il était ouvert à examiner de nouvelles avancées en matière de sécurité à condition que les mesures soient « équilibrées ». Il a répété qu’à son sens, il fallait toujours recourir à un magistrat pour les écoutes téléphoniques. Dans Le Soir et Sudpresse samedi, il avait également indiqué que les enquêtes devaient toujours être pilotées par un juge d’instruction. Il ne veut pas non plus d’un Guantanamo en Belgique. Le président de la N-VA Bart De Wever a réitéré sa conviction qu’il fallait aboutir à un cadre pour l’état d’urgence. « Tous les pays en Europe en ont un, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas en ont un », a-t-il dit.

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