Marie-Martine Schyns © Belga

Rentrée scolaire : une année nouvelle pour passer du Pacte aux actes

Remisés au placard ces deux derniers mois, les cartables feront bientôt leur retour dans les rues du pays. Les quelque 850.000 élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles -et leurs 100.000 profs- vont en effet progressivement (re)prendre le chemin de l’école à partir de jeudi pour une nouvelle année d’apprentissage.

Cette rentrée scolaire sera aussi la première pour Marie-Martine Schyns depuis sa désignation au printemps dernier comme ministre de l’Education, en remplacement de Joëlle Milquet, inculpée en avril pour prise illégale d’intérêts lorsqu’elle était ministre de l’Intérieur. A cette occasion, la Hervienne, ancienne enseignante elle-même, sera jeudi à la première heure à l’école fondamentale Saint-Martin d’Assesse (Namur) pour découvrir notamment un projet-pilote de travail collaboratif entre profs.

En fin de matinée, Marie-Martine Schyns est attendue à l’école communale Les Marronniers d’Auderghem, récemment agrandie pour faire face au boom démographique dans la capitale. Outre la visite de la ministre, cette école s’apprête à vivre, comme toutes les autres écoles primaires des réseaux officiels, une année un peu particulière, sinon historique, avec l’entrée en vigueur du tout nouveau cours d’éducation à la philosophie et la citoyenneté (EPC).

Elaboré en un an à peine, le nouveau cours doit être dispensé dès cette rentrée dans les six années du primaire, au grand dam des directeurs qui auraient aimé disposer d’un peu plus de temps pour (bien) organiser tout cela. L’initiative inquiète aussi pas mal de profs de morale ou religion. Même si le gouvernement s’est engagé à ce que la réforme n’entraîne aucune perte d’emplois, ceux-ci redoutent néanmoins de perdre des heures. Combien? Difficile à dire. Tout dépendra du nombre d’élèves qui demanderont d’ici le 15 septembre à être dispensés de l’heure résiduelle de morale ou religion ou profit d’une deuxième heure d’EPC, comme ils en ont dorénavant la possibilité. L’extension de l’EPC aux six années du secondaire est, elle, prévue pour la rentrée de 2017 déjà. L’année qui vient servira donc à finaliser les référentiels et programmes du nouveau cours pour tout le secondaire, adopter les textes législatifs ad hoc, et former au besoin les profs de morale ou religion en place pour donner le futur cours.

L’année scolaire qui s’ouvre devrait aussi voir l’atterrissage d’un autre chantier de plus grande envergure encore, à savoir le Pacte pour un enseignement d’excellence. Lancé il y a un an et demi par Joëlle Milquet, ce (très) vaste brainstorming ambitionne de rendre le système éducatif francophone plus efficace et moins inégalitaire. Après des centaines de réunions ces derniers mois en groupes de travail, les conclusions finales du Pacte sont attendues d’ici la Toussaint environ. Il reviendra alors au gouvernement PS-cdH de fixer -en fonction des moyens budgétaires disponibles notamment…- les priorités de réformes à court, moyen et long terme. Les premiers plans d’action concrets devraient voir le jour au début 2017, suivis par après des premiers textes de décrets. De l’avis général, la réforme devrait s’étaler sur dix à quinze ans au total… A

côté de ce dossier mammouth, d’autres projets de réformes sont aussi attendus pour les mois à venir devant le Parlement. La ministre Schyns présentera ainsi dès la rentrée un avant-projet de décret réforme de l’inspection, ainsi qu’un autre sur la réorganisation des jurys centraux. La problématique du manque de places dans les écoles, surtout à Bruxelles, devrait par ailleurs revenir tôt ou tard à l’agenda, les prévisions démographiques laissant entrevoir quelques problèmes à l’horizon proche.

Enfin, cette nouvelle année sera marquée par un événement attendu avec une certaine appréhension en Belgique francophone. L’OCDE publiera en effet début décembre prochain sa prochaine étude PISA. Organisée tous les trois ans, cette vaste enquête mesure les performances des systèmes éducatifs des différents pays riches de la planète. Lors de la dernière étude publiée en 2013, la Fédération Wallonie-Bruxelles, bien qu’en léger progrès, était apparue toujours en retard, avec des performances en mathématiques et en sciences sous la moyenne des pays développés, et bien loin derrière la Flandre…

Contenu partenaire