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Rentrée en douceur pour le gouvernement wallon, avant les dossiers difficiles

Le gouvernement wallon a été, jeudi matin à l’Elysette, le premier du pays à se réunir après le congé politique estival, pour une reprise en douceur avant d’attaquer dans les prochaines semaines les débats budgétaires et négocier deux des écueils parmi les plus complexes de la législature: la réforme fiscale et celle des allocations familiales.

Le véritable coup d’envoi sera donné le mercredi 31 août prochain, avec une désormais traditionnelle mise au vert au château de La Hulpe, où le ministre-président Paul Magnette identifiera avec ses ministres les cinq ou six dossiers prioritaires des prochains mois.

Début septembre se tiendront les réunions bilatérales entre ministres pour préparer le budget 2017. La Région connaîtra aux environs du 10 septembre les prévisions de recettes à l’impôt de personnes physiques (IPP) en provenance du Fédéral. En point de mire, le conclave budgétaire de fin septembre début octobre.

« Ce ne sera pas un budget facile », a prévenu le ministre du Budget Christophe Lacroix (PS), rappelant que la croissance économique ne redémarrait toujours pas.

Les recettes de la redevance kilométrique des poids lourds restent inférieures aux prévisions. De nouvelles pourraient s’ajouter dès 2016 si la négociation avec le Fédéral sur la déclaration libératoire unique (DLU) aboutit rapidement, mais c’est plutôt 2017 qu’il faudrait viser à cet égard.

Le retour à l’équilibre reste inscrit pour 2018, mais la question « doit faire l’objet d’une discussion politique », selon M. Magnette (PS). « Je n’ai jamais été partisan de l’austérité qui tuerait la reprise économique en cours en Wallonie. On peut se permettre un déficit raisonnable dans les prochaines années, la hauteur sera à déterminer lors du conclave budgétaire ».

Pour le vice-président cdH du gouvernement Maxime Prévot, il convient d’être « pragmatique, pour ne pas enrayer la dynamique économique au nom d’un équilibre sanglant pour les entreprises et le citoyen ».

« Le retour à l’équilibre budgétaire intégral en 2018 me paraît impossible, tant pour le Fédéral d’ailleurs que pour la Région », dit-il, espérant que la Région pourra neutraliser dans ses comptes les co-financements européens et la thématique des infrastructures hospitalières.

« Tout dépend si l’on peut comptabiliser les dépenses d’investissements avec plus de souplesse que les dépenses de fonctionnement, confirme Paul Magnette. Ce discours commence à toucher la Commission européenne. Si l’on doit comptabiliser toutes les dépenses d’investissement, on ne sera jamais à l’équilibre en 2018, d’autant qu’il y a le tax shift (fédéral). Si l’on neutralise des dépenses d’investissement, ça nous donnera du souffle. On est toujours en débat » avec l’Europe.

Outre la confection du budget, l’exécutif wallon abordera en ce second semestre deux des plus grands dossiers de la législature.

Le premier est la réforme fiscale (immobilier, automobile, environnement, télé-redevance, etc), pour laquelle le ministre Lacroix déposera « dans les toutes prochaines semaines » une note au gouvernement, visant « une fiscalité plus efficace et plus juste en fonction de la capacité contributive de chacun ».

La seconde est celle des allocations familiales, qui délivreront à l’avenir des montants égaux entre enfants, avec des ajustement sociaux (handicapés, orphelins, etc). Le ministre Prévot attend pour le 5 septembre prochain l’avis du comité consultatif de la branche famille de l’AViQ (Agence pour une Vie de Qualité) et espère déposer fin septembre début octobre une proposition au gouvernement.

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