Marie-Martine Schyns. © Belga

Réforme de l’enseignement: « L’organisation sur le terrain est une tâche ardue »

La ministre de l’Education Marie-Martine Schyns a reconnu mercredi en commission du Parlement de la Fédération les énormes difficultés rencontrées dans les écoles primaires des réseaux officiels pour la mise en place du nouveau cours d’éducation à la philosophie et la citoyenneté (EPC) ce 1er octobre.

« L’organisation sur le terrain est une tâche ardue », a avoué diplomatiquement la ministre, confirmant ainsi les plaintes exprimées ces dernières semaines par différents directeurs concernés.

Manque de locaux adaptés dans certaines écoles, sélection des enseignants, gestion des incompatibilités prévue par le décret, sauvegarde de l’emploi des profs concernés,… « La situation n’est pas simple! », a soupiré Mme Schyns.

Face à ce brouillard, elle vient d’ailleurs de donner ordre à son administration de surseoir d’un mois l’adaptation des rémunérations des enseignants concernés.

Contrairement à ce qui était initialement prévu, tous les profs de morale et religions recevront donc le mois d’octobre prochain le même salaire qu’en septembre, même si bon nombre d’entre eux verront sans doute leur nombre d’heures diminuer avec la réforme.

Celle-ci prévoit pour mémoire, dans les écoles primaires de l’officiel, le remplacement d’une des deux heures hebdomadaires de morale ou religion par une heure d’éducation à la philosophie et la citoyenneté.

Les parents qui le souhaitent peuvent même demander la substitution de l’heure résiduelle de morale ou religion par une deuxième heure hebdomadaire d’EPC, ce qui, en fonction du succès de la nouvelle offre, pourrait considérablement réduire les charges attribuées jusqu’ici à certains profs de morale ou religions.

Plusieurs voix au sein de l’école s’étaient inquiétées ces derniers mois de la mise en oeuvre précipitée d’une réforme de cette ampleur en l’espace d’un an à peine… Leurs craintes semblent aujourd’hui se confirmer.

Interrogée mercredi sur le nombre de parents ayant sollicité les deux heures d’EPC, la ministre Schyns n’a pas confirmé le chiffre de 8% avancé dans la presse ces derniers jours. « Nous disposerons le 15 octobre des chiffres pour tous les réseaux », a-t-elle dit.

Elle a déploré dans la foulée les « pressions » -en tous sens- exercées parfois sur certains parents pour orienter leur décision dans une direction ou une autre, comme cela avait déjà été le cas l’an dernier lors de l’application de l’encadrement pédagogique alternatif (EPA).

Selon Mme Schyns, certains parents ont ainsi clairement été découragés par certains directeurs d’opter pour l’une ou l’autre option.

« Certains parents ont même été convoqués (par les directions) pour revoir leur choix… », a-t-elle confié sur base d’échos du terrain qui sont remontés jusqu’à elle.

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