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Recrutement terroriste : une centaine de personnes entendues à Bruxelles

Deux dossiers de terrorisme émergeant le même jour, c’est beaucoup. Or c’est ce qui s’est produit ce mardi. Après qu’on ait appris l’interpellation de onze personnes dans un dossier international mais surtout anversois, on a également appris, par un communiqué du parquet fédéral, que 17 perquisitions sans aucun rapport avec les premières avaient été menées dans le courant de la journée en région bruxelloise (plusieurs communes de l’agglomération ont été concernées) par la police judiciaire bruxelloise, aidée par le CGSU (unités spéciales).

Ce dossier, plus « classique » que celui d’Anvers, a justifié l’interpellation d’une centaine de personnes (dont peu risquent la délivrance d’un mandat d’arrêt, selon nos informations), en vue de leur audition. Il s’agissait en tout cas, pour le parquet fédéral, qui ne souhaite pas communiquer de manière très large sur l’affaire, de démanteler un « groupe à caractère terroriste ». Des personnes sont soupçonnées d’appartenir à un groupe actif notamment dans le recrutement et l’envoi de candidats jihadistes vers l’Irak ou l’Afghanistan, le tout avec des ramifications internationales.

On sait cependant aussi que l’enquête a démarré en 2007, en marge du dossier ouvert contre le Centre Islamique Belge Assabyle par la juge d’instruction bruxelloise Isabelle Panou. Ce centre, remarqué pour ses positions extrémistes dès 1997, mettait notamment en scène Ayachi Bassam, connu entre autres pour avoir marié religieusement Malika El Aroud à l’un des assassins du commandant afghan Ahmed Shah Massoud (tué en 2001, peu avant les événements du 11 Septembre). Malika El Aroud, actuellement jugée à la cour d’appel de Bruxelles pour des activités terroristes (les débats se sont achevés le 10 novembre dernier et l’arrêt est attendu pour le début du mois de décembre prochain)…

Ayachi Bassam avait déjà été dans l’oeil du cyclone, lors d’une vague de perquisitions bruxelloise, en 2006. On se souvient aussi que, au mois de novembre 2008, il avait été arrêté à Bari en compagnie de Raphaël Gendron. Tous deux avaient été pris la main dans le sac pour de l’immigration clandestine : ils transportaient « en douce » trois Palestiniens et deux Syriens, à l’insu des autorités italiennes. Leur détention se prolongeant, les Italiens les avaient de surcroît soupçonnés d’être liés au terrorisme, en décembre de la même année. Et, en mars 2010, un lien était mis en évidence entre Ayachi Bassam et Hicham Beyayo, l’un des coaccusés de Malika El Aroud…

Bref, si on ne s’attend pas à une pluie de mandats d’arrêt – à suivre ce mercredi -, on sait que les perquisitions sont, par nature, toujours fort utiles dans ce type d’affaire « dominos » : un renseignement conduit à un autre, qui conduit…

Roland Planchar

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