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RDC : Didier Reynders ne se rendra pas à l’investiture de Joseph Kabila

Le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a renoncé à se rendre, comme cela avait été un moment envisagé, à Kinshasa la semaine prochaine pour la prestation de serment du président congolais Joseph Kabila, dont la réélection a été annoncée vendredi en dépit des irrégularités qui ont émaillé le scrutin, a indiqué samedi son département.

M. Reynders a, dans un communiqué, regretté que la Cour suprême de Justice (CSJ) – qui a proclamé vendredi soir le président sortant Joseph Kabila vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre – « n’ait pas usé de ses prérogatives pour un examen plus approfondi, critique et indépendant des résultats » annoncés le 9 décembre par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Celle-ci avait accordé la victoire à M. Kabila avec 48,95% des suffrages, devant l’éternel opposant Etienne Tshisekedi (32,33%) et Vital Kamerhe, troisième avec 7,74% qui a introduit – en vain – un recours devant la CSJ pour dénoncer des irrégularités dans le déroulement de la présidentielle, qui était couplée à un scrutin législatif.

« La Belgique sera représentée à la cérémonie d’investiture par M. Dominique Struye de Swielande, ambassadeur en République démocratique du Congo », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

M. Reynders (MR) avait un moment envisagé de se rendre mardi à Kinshasa pour la prestation de M. Kabila pour son premier déplacement à l’étranger en tant que chef de la diplomatie belge, une fonction qu’il occupe depuis le 6 décembre au sein du gouvernement Di Rupo 1er.

Le ministre des Affaires étrangères a indiqué « prend(re) note des résultats définitifs des élections présidentielles en RDC, tels que proclamés vendredi » par la Cour suprême de Justice.

Il a rappelé que la Belgique, tout comme la Haute Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne, Catherine Ashton, « n’a cessé d’appeler les institutions responsables à tout entreprendre pour rendre le processus électoral transparent, afin que les résultats soient crédibles ».

M. Reynders regrette dès lors que la CSJ « n’ait pas usé de ses prérogatives pour un examen plus approfondi, critique et indépendant des résultats ».

Le ministre a, comme il l’a déjà fait, notamment dans la semaine au parlement, rendu hommage à la « participation exemplaire » du peuple congolais au double scrutin. Il a « regretté une fois de plus que de trop nombreuses déficiences et irrégularités aient dû être constatées lors de la collecte et de la compilation des résultats ».

« Bien que ces déficiences ne paraissent pas de nature à remettre en cause l’ordre des résultats, elles affectent malheureusement l’intégrité du scrutin », a-t-il souligné.

M. Reynders a également déploré que les propositions provenant de certains partenaires et observateurs internationaux et nationaux en vue de corriger ces déficiences – comme un éventuel recomptage des voix – n’aient pas été prises en compte par la Céni.

« La Belgique espère que les leçons de cet épisode seront tirées lors de la compilation, cette fois transparente et crédible, des résultats des élections législatives. Pour ce faire, la Céni, éclairée par les recommandations des observateurs, peut compter sur l’appui de l’Union européenne et de la Belgique. Cette action commune peut former la base d’une entière réussite des élections provinciales en 2012 et des élections locales en 2013 », ajoute le communiqué des Affaires étrangères.

M. Reynders a encore appelé toutes les forces politiques congolaises à adopter une attitude « responsable, garantissant la sécurité des citoyens, excluant le recours à la violence, et préservant le droit à l’expression ». « Les violations des droits fondamentaux rapportées dans le contexte électoral doivent être examinées dans ce même esprit », a-t-il ajouté.

Il a enfin rappelé que lui-même et son homologue congolais, Alexis Thambwe Mwanba, avaient exprimé conjointement, lors d’une rencontre le mardi 13 décembre à Bruxelles, « leur espoir de voir les relations bilatérales entre la Belgique et la RDC s’approfondir dans les années à venir ».

M. Reynders a conclu en indiquant envisager de se rendre en RDC après une mise en place de l’Assemblée nationale – les résultats des élections législatives sont attendus le 13 janvier prochain – « dans des conditions meilleures que pour les élections présidentielles ».

Le Vif.be, avec Belga

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