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Rappel à l’ordre déontologique pour une titraille Sudpresse stigmatisant les homos

Le Vif

Le Conseil de Déontologie journalistique (CDJ), instance d’avis chargée de l' »autorégulation » des médias francophones et germanophones de Belgique, a annoncé mardi avoir traité et estimé fondée une plainte concernant la titraille des journaux Sudpresse du 16 juillet dernier.

Renvoyant à un article au sujet des « voyeurs » perturbant la plage naturiste de Bredene, le titre imprimé en Une annonçait « Chasse aux voyeurs gay à Bredene », avec en avant-titre « La police traque les pervers. Le naturisme suscite beaucoup trop de comportements indécents.. »

« Faute déontologique », a conclu le CDJ, estimant que la titraille utilisée stigmatise la communauté homosexuelle en l’associant à des « pervers » et en la présentant comme unique intéressée, alors même que l’article faisait état de faits de voyeurisme dont certains seulement étaient attribués par des témoins à des gays. La plainte concernait d’ailleurs aussi bien l’article que sa titraille, mais le CDJ l’a jugée fondée uniquement en ce qui concerne cette dernière, qui renvoie « à la responsabilité de la hiérarchie de la rédaction ».

« Il n’y a pas de manquement à la déontologie de la part de la journaliste dans son article », note l’avis du CDJ, qui indique que l’auteure « a dit regretter à la fois la formulation du titre et le fait de ne pas avoir pu donner son avis à ce sujet avant publication ». « La formulation des titres ne peut échapper aux auteurs d’articles en raison notamment du droit moral de ceux-ci sur le contenu et la forme de leur travail », rappelle à ce sujet le Conseil.

Le CDJ conclut son avis en demandant à Sudpresse de publier dans toutes ses éditions un bref texte rectificatif dans les trois jours suivant la communication de l’avis. Contacté mardi, le rédacteur en chef a déclaré « n’avoir aucune réaction ».

Cet avis négatif concernant la titraille Sudpresse fait écho à une récente polémique concernant le traitement de l’affaire Wesphael. L’Association des Journalistes Professionnels avait jugé pour la toute première fois utile de faire elle-même appel au CDJ au sujet d’un très assuré « Sa femme ne s’est pas suicidée: c’est un ASSASSINAT! » étalé en Une des journaux Sudpresse le 6 novembre dernier.

Au total, le CDJ a déjà ouvert 49 dossiers de plaintes en 2013, contre 48 pour toute l’année 2012. Plusieurs dossiers doivent encore être examinés par le Conseil, dont celui concernant la titraille sur l’affaire Wesphael.

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