« Ramener la dette à 60 % du PIB est irréaliste »

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

Pour Giuseppe Pagana, professeur d’économie à l’Université de Mons, le gouvernement Di Rupo, comme ses successeurs, n’atteindra jamais les objectifs européens. Qui doivent donc être revus.

Giuseppe Pagano : « En matière budgétaire, la meilleure solution serait de revoir les objectifs européens. Ramener le niveau de la dette à 60 % du PIB, à raison d’un vingtième par an, alors qu’elle se situe aujourd’hui à 104 %, est irréaliste. Surtout en période prolongée de croissance nulle. Cela relève du fétichisme. Mais il y a peu de chances que l’UE revoie ses critères. Le 21 septembre, la Belgique devra encore faire rapport à la Commission qui lui a ordonné de ramener son déficit à 2,7 %.

Que peut encore faire le gouvernement ? Il a déjà économisé 20 milliards d’euros. Hausser les impôts devient très difficile. La pression fiscale est maximale. Il faut tout de même un minimum d’adhésion de la population lorsqu’on prend des décisions politiques. Rogner sur les dépenses relève aussi de la gageure, à moins de diminuer le salaire des fonctionnaires. Ce qui est impensable. Reste la vente d’actifs de l’Etat. Mais cela doit se faire de manière subtile, car les opérations one-shot hypothèquent les revenus des années ultérieures. Les dividendes versés par BNP-Paribas-Fortis, Belgacom ou bpost, désormais cotée en bourse, sont précieux. Bref, cela ressemble à une mission impossible, à moins d’un retour soutenu de la croissance à raison de 2 % sur dix ans. On peut rêver. Sans croissance, les objectifs européens nous mènent droit dans le mur. »

Dans Le Vif/L’Express de cette semaine, les autres défis du gouvernement Di Rupo, dès la rentrée : – Le débat parlementaire sur la réforme de l’Etat
– La neutralisation de la N-VA
– Le poids de la campagne électorale
– La création d’entreprises
– La fiscalité
– L’immigration

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