L'accident de train de Saint-George-sur-Meuse du 5 juin 2016. © BELGA

Quels sont les dispositifs de sécurité sur le réseau ferroviaire belge?

Le rail belge dispose de différents dispositifs de sécurité. Certains, propres à la Belgique, ont notamment été mis en place suite à la tragédie de Buizingen. Quels sont-ils? Explications.

Un réseau de GSM spécifique, GSM-R, est notamment mis en place afin que les conducteurs ne perdent jamais le contact avec le service de gestion du trafic. Par ailleurs, deux systèmes de freinage d’urgence existent. Le TBL1+ vise à empêcher un train de franchir un feu rouge, l’ETCS est une standardisation européenne de la signalisation et contrôle en permanence la vitesse des véhicules.

Le système TBL1+ (Transmission Balise Locomotive 1+) est propre à la Belgique et a été mis en place à la suite de l’accident de Buizingen, le 15 février 2010. Une balise, installée sur la voie, envoie un signal à une antenne placée sous la locomotive. Ainsi, lorsque le train s’approche d’un feu rouge, une lampe s’allume dans la cabine du conducteur. Celui-ci doit alors confirmer la réception de l’avertissement en appuyant sur un bouton. S’il ne le fait pas, le freinage d’urgence s’enclenche. Par ailleurs, s’il confirme avoir bien reçu l’avertissement mais que la vitesse du véhicule dépasse les 40 km/h dans les 300 derniers mètres avant le signal, le freinage est activé automatiquement.

Depuis le 31 décembre 2015, le réseau belge est pourvu de ce système à 99,99%. La ligne 125 sur laquelle la collision entre un train de passagers et un train de marchandises a eu lieu dimanche à 23h03 est bien équipée du TBL1+, a souligné Infrabel, le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire.

« La Belgique est donc à la pointe »

L’ETCS (European Train Control System) permet de standardiser la signalisation entre les pays européens pour davantage de sécurité. Quelque 19% du réseau ferroviaire belge est couvert, « la Belgique est donc à la pointe », souligne Frédéric Sacré d’Infrabel. Des balises doivent être installées sur la voie et un système informatique est nécessaire dans le poste de conduite. Les balises détectent la position exacte du train et déterminent la vitesse maximale autorisée. Elles transmettent, à l’ordinateur de bord, les informations nécessaires sur le trajet. Le conducteur est donc informé en permanence de la vitesse maximale autorisée et de toutes les données de signalisation le long de la voie. L’ETCS contrôle aussi le chauffeur et corrige ses erreurs.

L’avantage d’un tel système est que des trains d’autres pays européens peuvent circuler sur les voies belges sans devoir disposer du système belge. Infrabel signale que le TBL1+ est compatible avec l’ETCS, même si quelques adaptations sont nécessaires. Le plan d’Infrabel est que, d’ici 2022, l’ensemble du réseau soit équipé de l’ETCS, qui deviendra la norme technique pour tous les opérateurs sur le réseau ferroviaire belge en 2025. Fin 2015, les lignes à grande vitesse étaient équipées de ce système. Plusieurs autres axes ferroviaires en sont pourvus tels que les lignes 36 et 36 N entre Bruxelles et Louvain, la liaison Diabolo entre l’aéroport de Bruxelles-National et les principales lignes ferroviaires ainsi que la nouvelle ligne 25N entre Schaerbeek et Malines.

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