À Bruxelles, les femmes se retrouvent régulièrement en situation d'intimidation sexuelle, pointe mercredi une étude de l'Université de Gand. © BELGA

« Quatre Bruxelloises sur cinq victimes d’intimidation sexuelle »

À Bruxelles, les femmes se retrouvent régulièrement en situation d’intimidation sexuelle, pointe mercredi une étude de l’Université de Gand. Elles sont ainsi 86,4% à avoir été confrontées à au moins une forme du phénomène, tandis que 41% déclaraient subir encore ce type de pression au moment de l’entretien.

L’étude porte sur un panel de 426 Bruxelloises dont l’âge moyen est de 43 ans. Les termes d' »intimidation sexuelle » sont pris au sens large et vont des regards insistants aux baisers non consentis et aux attouchements.

La très grande majorité des Bruxelloises affirme donc avoir dû faire face à des comportements déplacés et plus d’un tiers (34,5%) en porte encore la trace aujourd’hui, sous la forme d’insomnies ou de problèmes relationnels. Les contacts, étreintes et baisers non désirés sont les comportements pointés comme les plus graves.

La moitié des répondantes (49,5%) a déjà dû faire face à une forme de violence physique de la part d’une personne qui n’est pas son conjoint, comme être « poussée », « tirée » ou « menacée physiquement ». Les agresseurs étaient principalement des membres de la famille.

Près de 14% déclarent avoir subi une forme de violence sexuelle physique hors conjoint, généralement imposée par des inconnus. La violence psychique est quant à elle plutôt le fait d’amis ou de connaissances.

Un peu moins d’un quart des femmes interrogées (23,7%) se disent victimes de violence physique au sein de leur couple, dont une sur cinq au cours de l’année écoulée. Ce nombre grimpe à 52,8% pour la violence psychologique. L’humiliation dans la sphère privée, les coups et les relations sexuelles forcées sont les comportements les plus graves les plus souvent pointés.

Quelque 17% des femmes sont en outre confrontées au harcèlement. Les coups de téléphone injurieux, menaçants ou silencieux en sont la forme la plus courante.

L’enquête évoque également la maltraitance sur mineures de moins de 15 ans perpétrée par un adulte. La violence physique arrive en tête avec 28,8%, suivie par la violence psychologique avec 17,1% et les sévices sexuels avec 11,1%.

Il s’agit de la première étude qui s’intéresse spécifiquement à la violence envers les femmes à Bruxelles, selon la Région. La secrétaire d’État bruxelloise à l’Egalité des chances, Bianca Debaets, a qualifié l’enquête de « nécessaire » pour mettre en place des politiques adaptées et souligne aussi les conséquences économiques de la maltraitance. Seize pour cent des femmes interrogées ont en effet dû prendre congé après l’incident le plus grave. « Les femmes victimes d’intimidation sexuelle restent plus souvent à la maison, ce qui engendre une perte économique liée à cet absentéisme. Une perte que l’on peut chiffrer à 288 millions d’euros », selon Mme Debaets.

« Cela semble contribuer à la mauvaise image de Bruxelles. Des études indiquent cependant que les résultats sont similaires dans des villes telles que Londres et Paris », commente Bianca Debaets.

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