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« Quand il s’agit de leurs intérêts, les socialistes sont prêts à penser de façon très confédérale »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Ce vendredi, la presse flamande revient abondamment sur la surprise causée par la rapide formation des gouvernements wallon et bruxellois par le PS et le cdH. Pour tous les éditorialistes, Bart De Wever peut désormais faire une croix sur un gouvernement fédéral de centre-droit.

De Morgen : « Le PS est le diable qu’on connaît  »

Pour Bart Eeckhout, journaliste politique pour De Morgen, Bart De Wever peut faire une croix sur son gouvernement de centre-droit étant donné que « le cdH et le PS se sont également associés au niveau fédéral » même s’ « ils prétendent le contraire ». Selon lui, le MR ne voudra pas entrer comme seul parti francophone au gouvernement fédéral étant donné qu' »aucun parti francophone n’est suicidaire au point de siéger seul dans un gouvernement mis en place par la N-VA ».

D’après lui, l’attitude du PS s’explique par le fait qu’il désire d’abord et avant tout maintenir sa position de pouvoir en Wallonie. « Ce que l’on entend parfois dire par les membres de la N-VA semble donc exact. Quand il s’agit de défendre leurs intérêts, les socialistes francophones sont prêts à penser de façon très confédérale ». Et pour lui le cdH a choisi le PS plutôt que le MR « parce qu’il vaut mieux conclure des accords avec le diable qu’on connaît » plutôt que de se retrouver à lutter pendant cinq ans contre une opposition de gauche bien armée.

Het Laatste Nieuws : « Avez-vous été naïfs, les Flamands ? »

Dans un éditorial intitulé « Pauvres Flamands », Jan Seghers, rédacteur politique pour le quotidien Laatste Nieuws, souligne l’ironie de la situation : « Justement l’homme dont ce pays préférait se passer, le confédéraliste Bart De Wever, s’est consacré d’abord, à la demande du palais, à la formation d’un gouvernement belge. Entre-temps, ce sont précisément les partis les plus attachés à la Belgique, le PS et le cdH, qui ont créé deux gouvernements régionaux, se révélant des confédéralistes avant la lettre ».

Pour lui, les partis flamands doivent s’en prendre à eux-mêmes. Selon lui, les partis flamands auraient dû communiquer immédiatement aux francophones que « pour deux Flamands sur trois le PS est aussi délicat que la N-VA pour deux francophones sur trois ».

De Standaard : « Comment réagira la Flandre si le gagnant manifeste se retrouve sur les bancs de l’opposition ? »

Pour De Standaard, à l’heure actuelle, la pression se trouve sur les épaules de Wouter Beke, le président du CD&V. « Le CD&V voudra-t-il former un gouvernement flamand avec De Wever si la N-VA demeure dans l’opposition au niveau fédéral ? ». Ce choix des chrétiens-démocrates entraînerait une guerre entre le gouvernement flamand dirigé par un membre de la N-VA et le gouvernement fédéral « sans doute mené par un chrétien-démocrate ». Et l’alternative est tout aussi peu attirante. Il se demande « comment réagira la Flandre si le gagnant manifeste se retrouve sur les bancs de l’opposition ? ». D’après lui, il ne faudra pas s’étonner que le gouvernement de la Belgique fédérale tourne en véritable « fourbi ».

Gazet van Antwerpen : « Les Wallons roulent De Wever dans la farine »

Pour le quotidien anversois, « les Wallons roulent De Wever dans la farine » même si selon Dave Sinardet, le politologue interrogé par le journal, « sur le plan fédéral, De Wever pourra faire porter le chapeau au PS « étant donné que les socialistes francophones ne montrent pas de bonne volonté à donner les chances maximales à la formation du gouvernement ».

Pour tous les journaux flamands, la création d’un gouvernement fédéral de centre-droit semble bel et bien hypothéquée par la manoeuvre du PS et du cdH en Wallonie et à Bruxelles.

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