Gérald Papy

Quand Hollande se met dans de beaux draps

Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

La révélation de la relation entre le président français et une actrice ajoute un chapitre au Sexus Politicus de l’Hexagone. Elle ne sera pas sans conséquence pour le chef de l’Etat et pour le Parti socialiste.

Décidément, après la fille cachée de François Mitterrand, les galipettes nocturnes de Jacques Chirac ou le divorce et le remariage de Nicolas Sarkozy, il est écrit que la vie sentimentale des chefs d’Etat français doive défrayer la chronique. Ainsi François Hollande aurait-il pour le coup endossé le costume du « président normal » en prenant, selon le magazine people Closer, « l’habitude de passer la nuit » avec l’actrice Julie Gayet, 41 ans, dans un appartement proche de l’Elysée.

Le cabinet de François Hollande n’a pas démenti les faits et les a plutôt accrédités en déplorant « les atteintes au respect de la vie privée » et en annonçant « examiner les suites y compris judiciaires » à donner à ces révélations, appuyées par des photos, autour d’une « information » qui faisait l’objet d’une rumeur sur Internet depuis mars 2013.

En théorie, l’Elysée a sans doute raison de plaider pour le respect de la vie privée « auquel le président a droit comme tout citoyen ». En théorie, même un chef d’Etat a droit à son bout de jardin secret. En pratique, s’exposer à la révélation d’une relation amoureuse non officielle (si des photographes et des journalistes ont réussi à la mettre au jour, que dire de services de renseignement étrangers…) doit évidemment faire réfléchir sur les conséquences institutionnelles et politiques.

Le magazine Closer – aussi pour se dédouaner du travail peu reluisant de ses paparazzi ? – l’a d’ailleurs bien compris, lui qui met d’emblée en exergue dans son dossier les risques que ces virées nocturnes secrètes en scooter avec un seul garde du corps font courir à la sécurité du président. L’impact de l’ « affaire Gayet » porte donc sur l’image de la fonction présidentielle, voire sur celle de la France.

Il joue inévitablement aussi sur le climat politique à quelques mois d’élections municipales (en mars) et européennes (en mai). Sauf à croire que les Français réagiraient à l’italienne quand les frasques de Berlusconi dopaient encore sa popularité, on peut présager que cette histoire va fragiliser un peu plus la position d’un François Hollande qui comptait faire oublier une annus horribilis en lançant une opération de séduction à l’égard du monde des entreprises.

Certains de ses opposants de droite ne s’en sont d’ailleurs pas privés dans leurs réactions dès vendredi matin. Certains de ses « amis » de gauche ne manqueront pas de s’en servir en coulisses dans les jours qui viennent. De « pépère » à Dom Juan, pas sûr qu’Hollande en sorte gagnant. En attendant, la chronique du Sexus Politicus s’enrichit d’un nouveau chapitre. Vive la politique française ?

Gérald Papy

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