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Quand De Wever se fait moucher par De Croo et Beke

Le président de la N-VA Bart De Wever s’en est pris avec force, lundi au Sénat, aux présidents du CD&V et de l’Open Vld. Wouter Beke et Alexander De Croo ont rétorqué avec la même vigueur soulignant que la N-VA avait décidé de rester à quai.

Premier sénateur à intervenir dans le cadre du débat sur la Déclaration gouvernementale, Bart De Wever a répété que l’appel de l’électorat flamand, désireux de profondes réformes socio-économiques et institutionnelles, n’avait pas été entendu. « Celui qui veut se faire respecter des Flamands ferait mieux de les écouter », a-t-il dit, reprochant au CD&V et à l’Open Vld d’avoir accepté de laisser tomber la N-VA pour siéger dans un gouvernement minoritaire en Flandre dirigé par le socialiste francophone Elio Di Rupo. Ce n’est pas la N-VA qui est restée à quai, ce sont l’Open Vld et le CD&V qui l’ont laissée tomber, a-t-il dit, précisant que « dire le contraire relevait de l’affabulation, du mensonge ».

« Votre frustration est d’avoir gagné les élections et de n’avoir rien su en faire, mais cela on n’y peut rien », a rétorqué Wouter Beke. A un moment, votre vice-présidente, Liesbeth Homans a décrété qu’aucun compromis ne serait possible avec les partis francophones, a-t-il rappelé. « Vous avez jugé qu’il n’était plus possible de modifier notre système social, et bien oui, c’est possible, ce qui ne l’est pas, c’est trouver une majorité en vue de casser le système social, or c’est cela que vous vouliez faire in fine », a asséné le président du CD&V.

Alexander De Croo a reproché à Bart De Wever de ne pas avoir évoqué le fond de l’accord de gouvernement dans son intervention. Ce dernier s’est limité à dire que le chapitre communautaire, s’il comprenait quelques points positifs, profiterait surtout à la Communauté française, à la Wallonie et à Bruxelles, et que les réformes socio-économiques seraient « too little too late ».

Concernant l’institutionnel, Bart De Wever a cité le président du MR Charles Michel, selon lequel l’essentiel des réformes sera mis en oeuvre après 2014. Je crains qu’il en soit de même pour le socio-économique, a précisé le président de la N-VA.

« Rassurez-vous M. De Wever, les francophones, et particulièrement le PS, ont pour habitude, lorsqu’ils passent un accord, de le respecter, et de l’appliquer le plus vite possible. J’espère que vous-mêmes n’entreprendrez rien pour en retarder la mise en oeuvre », a indiqué Philippe Moureaux (PS).

Le socio-économique sera également mis en oeuvre progressivement dès l’année prochaine, a indiqué Alexander De Croo, évoquant notamment la dégressivité du chômage en 2012, la hausse de l’âge du départ à la retraite anticipée en 2013. « Si vous avez des solutions plus créatives permettant d’accélérer les choses, n’hésitez pas », a-t-il lancé à Bart De Wever.

« L’orchestre continue à jouer, on verra combien de temps », a prévenu le président de la N-VA, s’interrogeant sur la stabilité institutionnelle du pays. Bart De Wever a dit donner du crédit à un scénario évoqué ce lundi dans le quotidien De Morgen selon lequel Elio Di Rupo aurait annoncé lors d’un caucus avec Charles Michel et Olivier Maingain vouloir travailler sur un « plan B » dès les accords institutionnels votés.

Présent ce lundi, le premier ministre Elio Di Rupo a écouté la première partie des débats, à la suite de quoi il s’est rendu chez le Commissaire européen Olli Rehn afin de lui présenter l’accord budgétaire conclu par le gouvernement.

Les échanges se sont poursuivis, parfois de façon animée, notamment lorsque Jacky Morael (Ecolo) a ironiqement félicité les libéraux pour leur implication dans le nouveau gouvernement. Cet accord ne s’attaque pas aux spéculateurs, à « ceux qui se lèvent tard », qui « sont vos donneurs d’ordre », a-t-il dit, suscitant l’irritation sur les bancs du MR et par ricochet du PS.

Levif.be avec Belga

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