Zoé Genot. © Belga

Propos de Vervoort : Ecolo évoque une faute grave, mais renvoie le PS et le MR dos à dos

Les écologistes bruxellois ont qualifié jeudi de « faute grave » la comparaison faite par le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort entre la déchéance de nationalité proposée par le MR aux lois anti-juives du régime nazi, mais ils ont aussi jugé inacceptable la stratégie des clivages politiques comme communautaires, un jeu dans lequel « le MR n’est pas en reste ».

Aux yeux des Verts, la responsabilité des deux plus grands partis francophones, le MR et le PS, « est d’alimenter le débat démocratique, pas le populisme ».

« La solution à la dualisation bruxelloise et à la radicalisation de certains jeunes se passera des anathèmes, qu’ils soient socialistes ou libéraux », ont commenté la cheffe du groupe Ecolo au parlement bruxellois, Zoé Genot, et les députés régionaux Isabelle Durant et Arnaud Pinxteren, dans un communiqué commun.

Pour eux, Rudi Vervoort a commis une faute historique car par sa comparaison, il met sur le même pied des terroristes condamnés et des juifs persécutés parce que juifs. C’est une faute politique dès lors que ces propos outranciers masquent les questions de fond essentielles qui doivent permettre aux pouvoirs publics d’élaborer les réponses complexes, préventives comme répressives, requises par la situation actuelle. C’est aussi une faute politique car M. Vervoort a de la sorte « décrédibilisé du même coup les critiques justifiées contre cette mesure absurde et discriminatoire ».

Les Verts ont enfin parlé d’une « faute éthique car être ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale, c’est d’abord rassembler les bruxellois de tous les quartiers, de toutes les communes, de toutes les confessions ou convictions et que l’on attend du Premier de la capitale de l’Europe, dans un contexte international troublé, de mesurer ses propos au regard de l’histoire qui a fondé l’Europe ».

La N-VA bruxelloise reproche au PS d’aviver les problèmes

« La comparaison entre l’approche fédérale des combattants en Syrie et celle des nazis est injurieuse et dégoûtante. Apparemment, le PS n’a plus de honte » a affirme jeudi le député bruxellois de la N-VA Johan Van den Driessche, reprochant au ministre-président bruxellois Rudi Vervoort de vouloir éluder ses responsabilités et le débat.

Pour l’élu nationaliste flamand, avec sa politique des frontières ouvertes au cours des dix dernières années, le PS a simplement avivé les problèmes et n’a rien fait pour contrer la radicalisation et « ce sont les Bruxellois qui en sont les victimes ».

La section bruxelloise de la N-VA a par ailleurs contesté la position défendue par le ministre-président Vervoort selon laquelle les communes et la Région bruxelloises disposent de trop peu de moyens pour mener une bonne politique de sécurité. Pour Johan Van de Driessche, cette position est « ridicule » en regard du nombre d’institutions et de mandats politiques à Bruxelles. Tout est question de priorités.

Pour l’élu N-VA, le PS pose les mauvaises priorités depuis 25 ans et constitue plus une partie du problème que de la solution.

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