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Prolongation de Doel 1 et 2: épilogue d’un débat parlementaire de 70 heures

La Chambre a clos jeudi vers 1h40 un débat parlementaire entamé le 5 mai et qui aura duré près de 70 heures, en commission et en séance plénière. Les discussions se sont muées en un feuilleton riche en rebondissements, traduisant des tensions parfois très vives entre la ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem, et l’opposition.

La séance plénière a permis d’entendre une nouvelle fois les critiques contre le projet de loi, que ce soit sur le plan juridique -l’opposition a dénoncé l’instabilité du texte-, idéologique au nom d’une faveur supposée pour le nucléaire, économique parce qu’il dissuaderait les investissements, politique en raison d’un manque de transparence et plus fondamentalement énergétique. Aux yeux des socialistes, des écologistes et du cdH, il existe des solutions de rechange à la prolongation des deux réacteurs nucléaires, âgés de 40 ans et qui se sont ou devaient être arrêtés cette année. « Ce texte n’a plus de raison d’être », a martelé Jean-Marc Nollet (Ecolo). « Avec cette loi, nous ne sommes pas rapprochés de la sécurité d’approvisionnement, au contraire », a lancé Johan Vande Lanotte (sp.a). Seul le PP a fait entendre une voix discordante, favorable aux investissements nucléaires.

Les questions demeurent nombreuses: la prolongation pourra-t-elle avoir lieu d’ici l’hiver prochain? A-t-elle encore un sens si les centrales de Doel 3 et Tihange 2 redémarrent? Quel sera le résultat de la négociation avec Electrabel et quelles seront les conditions de l’opérateur électrique? etc.

Des pistes complémentaires explorées

La ministre a expliqué que des « pistes complémentaires » étaient explorées. Un groupe de travail a été constitué avec les Pays-Bas en mars à cet effet. Régulièrement, une augmentation de la capacité d’interconnexion avec ce pays a été évoquée.

Le sujet n’est pas épuisé. « Nous viendrons en commission avec un mix énergétique. C’est le souhait du gouvernement », a affirmé Caroline Cassart (MR).

La majorité et le gouvernement ont insisté sur la nécessité de prolonger les deux centrales pour éviter une pénurie d’énergie l’hiver prochain.

« Il n’y a rien d’idéologique. C’est une prolongation pragmatique pour assurer la sécurité d’approvisionnement du pays », a dit la ministre.

« Ce n’est pas la mesure que nous préférons mais nous voulons prendre nos responsabilités, en bon père de famille », a souligné Leen Dierick (CD&V).

La Chambre approuvera le projet de loi ce jeudi. La prolongation n’aura toutefois pas lieu avant le feu vert de l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN).

Le directeur de cette institution, Jan Bens, a été mis sous les feux de l’actualité après une interview dans la presse. L’Agence ne se résume pas à son directeur, a fait remarquer le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon. L’audition de M. Bens par la sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre, reportée pour des raisons de santé, aura lieu le 8 juillet.

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