Bernard Wesphael © BELGA

Procès Wesphael: son entourage politique à la barre

Plusieurs témoins ayant rencontré Bernard Wesphael dans un contexte politique ont été entendus jeudi en début d’après-midi. Ils évoquent une personne sincère, qui recherche toujours la conciliation.

Paul Lannoye l’a connu à la fin des années 70, dans le cadre de la formation du mouvement Ecolo. « C’était un garçon intéressant qui avait un certain avenir. » Il le décrit comme « un bon vivant », qui avait beaucoup d’attentions pour sa fille. Les deux hommes avaient prévu, avec d’autres, d’organiser une conférence de presse en novembre 2013 pour alerter l’opinion publique sur les dangers du traité européen sur la stabilité, la coordination, et la gouvernance (TSCG), qui n’aura donc pas lieu. « Lorsque j’ai appris son inculpation pour assassinat, j’ai été stupéfait. Ca ne collait pas avec la personnalité que je connaissais », conclut-il.

Caroline Bertels, qui a été vice-présidente du Mouvement de Gauche, parle des « qualités de démocrates » de l’accusé. « La réaction qui domine toutes les autres chez lui, c’est la recherche de la conciliation. » Selon elle, au moment des faits, il se rendait compte qu’il y avait un danger avec le parti, qu’il fallait se recentrer, que le mouvement pourrait difficilement émerger. »

Pour Marc Bolland, bourgmestre de Blegny, Bernard Wesphael est une personne « profondément sincère », avec une « bienveillance permanente ». Il est par ailleurs revenu sur les débats autour de la levée de l’immunité parlementaire du député wallon, mentionnant une « pression médiatique insoutenable », et une position « sans nuance » du magistrat instructeur sur le fait qu’il s’agissait d’un assassinat.

Enfin, un autre témoin a souligné les qualités de Bernard Wesphael en tant qu’éducateur dans une institution pour jeunes délinquants. « Il avait de réelles capacités sur le plan éducatif et gardait un calme surprenant » face à la violence qui pouvait venir de certains jeunes.

Tous s’accordent pour dire que l’accusé aimait le vin et les rencontres amicales, mais n’avait pas de problèmes avec l’alcool.

Deux anciennes compagnes insistent sur le fait que l’accusé n’est pas violent

L’accusé n’est ni alcoolique, ni violent, selon deux anciennes compagnes également venues témoigner devant les assises du Hainaut jeudi.

Selon une des témoins, qui a vécu avec lui il y a 33 ans, il n’est pas violent et était passionné par la politique. « C’était son leitmotiv. » Il apprécie les femmes et est « un peu théâtral ». « Il aimait se montrer, politiquement, il avait envie d’être quelqu’un. »

Une autre compagne, qui a rencontré Bernard Wesphael en 2002, a vécu une relation avec lui durant sept ans, avec une interruption lorsque celui-ci a rencontré celle qui deviendra la mère de son fils Fémi. Après avoir repris leur histoire, la témoin et l’accusé ont encore connu de nombreuses ruptures. Elle ne l’a jamais vu violent, ni excessif. « Il appréciait le vin. Quand il a bu, il est plutôt rigolo, ou bien il s’assoupit. Mais il ne dépasse jamais les limites. »

Lors de son audition, elle avait qualifié sa relation avec l’accusé de « déstructurante », dans le sens où la situation n’était pas toujours évidente, notamment entre lui et son ex-compagne. « Certain diront que je suis arrivée trop tôt » dans sa vie. « On a rompu plusieurs fois, mais je n’ai pas pu m’empêcher de revenir vers lui, il a quelque chose d’attachant. » Elle décrit encore des angoisses dans le chef de l’accusé. « Il avait un côté un peu mélancolique. »

« C’est un idéaliste, profondément intègre », conclut-elle.

Contenu partenaire