Jacques Van Gompel © Belga

Procès de la ville de Charleroi : »Il n’y avait pas d’intention frauduleuse »

Le tribunal correctionnel de Charleroi a entendu durant trois heures l’ex-bourgmestre de Charleroi, Jacques Van Gompel, poursuivi pour faux, détournements et fraude aux marchés publics dans le dossier « Ville ». Le prévenu nie toute intention frauduleuse et affirme ne pas s’être enrichi sur le compte des citoyens.

En préambule de son interrogatoire devant le tribunal correctionnel de Charleroi, l’ex-mayeur carolorégien a tenu à faire part de son sentiment sur les poursuites engagées à son encontre après 42 ans de carrière politique. « J’ai consacré sincèrement ma vie à ma ville, je ne me suis pas enrichi et je vis toujours dans la même maison ouvrière. Je n’ai jamais voulu frauder et j’ai toujours agi dans le sens du bien public », a-t-il déclaré en déplorant son incarcération « incompréhensible » et la pression mise sur ses épaules par les enquêteurs. Interrogé sur les bons de commande antidaté pour régulariser les « casseroles de Despi », découvertes après l’arrestation de l’échevin, Jacques Van Gompel affirme qu’il n’avait pas été mis au courant.

« Les bons, je ne les voyais pas, je ne les signais pas, je ne les contrôlais pas. Les entreprises qui ont effectué des travaux ne devaient pas pâtir des erreurs de M. Despiegeleer. Il fallait les payer, mais je pensais qu’il existait une manière légale. Personne ne m’a dit que des faux seraient réalisés », a-t-il ajouté, en précisant que Claude Despiegeleer avait toujours agi en électron libre. Le tribunal a également interrogé l’ancien bourgmestre sur les faux PV de collège, signé par ses soins et l’ensemble des échevins alors que certains étaient absents et que le quorum n’était pas atteint.

« On a toujours agi comme ça, c’était déjà le cas avant moi. Nous étions en majorité absolue et la confiance était totale. Il n’y avait pas d’intention frauduleuse ». A plusieurs reprises, Jacques Van Gompel a évoqué une enquête « menée à charge » au cours de laquelle les policiers ne l’ont pas interrogé sur ce qu’on lui reprochait ou confronté à d’autres prévenus. Les interrogatoires se poursuivront mardi.

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