© Belga

Procès De Gelder : les visions opposées des psychiatres

Après les témoignages des anciens collègues, employeurs et professeurs de Kim De Gelder, le collège de psychiatres présente son rapport dont la question clé s’intitule « De Gelder est-il responsable de ses actes ou pas? » Cet après-midi, les psychiatres de la défense soutiendront leur thèse.

Les psychiatres et le psychologue du collège des experts interviennent ensemble. Leur tâche constituait à examiner si De Gelder était fou au moment des faits, s’il se trouvait dans un état grave de troubles psychiques ou de débilité mentale qui l’empêchaient de contrôler ses actes. Deuxièmement, ils ont examiné si c’était toujours le cas au moment où ils rédigeaient leur rapport. Troisièmement, ils ont répondu affirmativement à la double question si De Gelder constituait un danger pour la société et pour lui-même.

Le docteur Gabriel présente les constatations psychiques du jour des faits: « Sur le plan émotionnel, il paraissait superficiel et froid, il donnait une impression amorphe et apathique. L’enquête d’intelligence démontre que son quotient intellectuel est de 103: une intelligence normale ». Celui-ci souligne la difficulté d’établir un diagnostic: « A certains moments il fait semblant, à d’autres pas, c’est certain. Il le dit lui-même et les experts le constatent. Le diagnostic est extrêmement difficile, en fait il faudrait le mettre en observation ».

Le Docteur Roger Deberdt souligne sur le peu de concours apporté par l’accusé: « (…) il est très manipulateur envers les médecins et le traitement ».

Selon le collège des experts, De Gelder souffre de troubles de la personnalité schizotypiques. « C’est un trouble de caractère sérieux proche de la schizophrénie. Dans certains cas, c’est un précurseur de schizophrénie mais nous estimons qu’ici ce n’est pas le cas. Les experts de la partie adverse sont d’un autre avis ».

Outre des troubles de la personnalité schizotypiques, les psychiatres ont constaté d’autres troubles antisociaux et narcissiques, tels qu’une froide absence de pitié, un manque d’empathie, le fait qu’il soit arrogant, manipulateur, sarcastique et cynique.

Les experts résument leurs constatations à propos de De Gelder : « Il souffre de graves troubles psychiques (…), il n’est pas dément (pas schizophrène). Il a pu contrôler ses faits : il savait ce qu’il faisait et il faisait ce qu’il voulait. Il reste extrêmement dangereux pour lui-même et la société, à cause de son double profil de tueur en série et de tueur en masse. » L’un des psychiatres explique pourquoi, selon eux, De Gelder n’est pas atteint de schizophrénie : « Les meurtres commis par des schizophrènes ne sont pas planifiés, ils sont provoqués par une remarque banale ou stupide. Ils sont impulsifs. Pas comme dans ce cas-ci ».

À l’issue de la pause de midi, les deux psychiatres de la partie adverse sont invités à apporter leur témoignage. Leur vision s’oppose à celle du collège d’experts.

« Nous posons le diagnostic de psychose schizophrène » déclarent-ils. Sur base d’un scan du cerveau de De Gelder, les psychiatres concluent que celui-ci présente plusieurs troubles et qu’il peut donc, à tout moment, être le sujet de fantasmes et d’hallucinations ». Aussi, selon lui, le trouble dont souffre De Gelder est « total et biochimique ». « On peut l’appeler comme on veut, il est purement biochimique ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire