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Procès De Gelder: les proches des puéricultrices s’en prennent à Kim De Gelder

Après le douloureux témoignage des puéricultrices, c’est au tour de la responsable de Fabeltjesland, de l’association d’aide aux victimes ainsi que de la famille des puéricultrices d’apporter leurs témoignages.

Maddy Van Peteghem, la responsable de la crèche, est la première à témoigner. N’étant pas présente à la crèche au moment des faits, elle déclare se sentir culpabilisée de ne pas avoir été là pour protéger les victimes. Elle loue son personnel et se dit très fière d’eux.

Après le témoignage de plusieurs personnes arrivées sur place après les faits, c’est au tour de Rudy Moreel, un agent de police de l’association d’aide aux victimes de Termonde, de raconter les faits. Malgré son expérience et le fait qu’il ait déjà assisté à de nombreux drames, lui aussi éprouve du mal à témoigner.

Rudy Moreel décrit l’état des puéricultrices: « Elles avaient toutes très peur, elles se sentaient désemparées. Elles parlaient des faits avec horreur. La reconnaissance des photos a été un moment difficile. L’une des puéricultrices répétait qu’elle revoyait sans cesse défiler les images. Le fait d’avoir vu un petit enfant se diriger vers le criminel et ensuite se faire poignarder a été pour elle insupportable. Elles se sentaient toutes très coupables.  »

Après une courte pause, André Smets, le mari de la puéricultrice blessée Rita Van Geyte, prend la parole en tant que partie civile. « Rita se sent très coupable. Jusqu’ici je n’ai pas réussi à la débarrasser de ce sentiment. Beaucoup de choses se jouent dans sa tête. Quatre ans de « si, si, si… » (…) Qui aurait pensé qu’un type pareil entrerait dans une crèche pour y tuer des enfants »?

Tout à coup, André Smets s’adresse, furieux, mais calme, à De Gelder : « Pour faire de telles choses, il faut vraiment que vous soyez un salaud. Maintenant vous détournez le regard(…) Et je ne parle que de Rita, et pas des petits enfants que vous avez tués. Pour cela, il faut être un salaud… »

Après la pause déjeuner, le compagnon de Hilde De Bondt, la puéricultrice qui a eu le courage d’attaquer De Gelder, apporte son témoignage.  » Ces 4-5 semaines après les faits ont été pour moi la période la plus triste de ma vie. Hilde se levait, s’installait dans un fauteuil, ne bougeait pas, ne mangeait pas, ne parlait pas. Un silence insupportable. »

De Wolf montre également des photos de son amie, avant et après les faits. Depuis le drame, elle a maigri de 16 kilos. « Une autre femme… » dit-il. De Wolf s’adresse lui aussi à l’accusé : « Je veux remercier Monsieur De Gelder pour ce beau cadeau, ce sac à dos qu’il nous a donné. Il est lourd, trop lourd.(…) Je vous remercie Monsieur De Gelder. Je n’ai pas peur de vous. Peut-être que vous devriez avoir peur, mais je ne m’abaisserai pas à votre niveau. La société devrait avoir peur de vous et vous cacher pour le reste de votre vie. (…) Vous pouvez aussi me regarder dans les yeux, mais vous êtes trop lâche. A mes yeux, vous êtes une crapule ». Applaudissements nourris.

La fille de Hilde De Bondt, Lynn Van Weyenberg ,déclare ne jamais oublier l’image de sa mère, brisée, après les faits. « Je ne m’étais pas attendu à autre chose qu’à ce qu’elle l’attaque. Elle aurait tout fait pour ses enfants. Je suis très fier d’elle et des autres puéricultrices. »

Bart Van Mol, le mari de la puéricultrice Katja Van Meersche (qui est incapable d’assister au procès) déclare « avoir perdu sa femme ». « Elle ne parle plus. Plus rien n’en sort. »

Après une brève suspension, un autre proche est appelé à témoigner. Il s’agit de Gustaaf Baevegem, le mari de la femme de ménage présente le jour du drame, Marleen Van Damme. Il explique que sa femme est toujours angoissée et éprouve du mal à trouver le sommeil. « A moment donné, elle dormait même avec un couteau sous son oreiller », déclare-t-il. Le fils du couple témoigne également avoir perdu la mère qu’elle était avant.

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