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Procès De Gelder: « Je n’ai rien à vous dire. En fait, je suis décédé »

Après le témoignage de la famille de Kim De Gelder, c’est au tour de ses professeurs, de son employeur et de ses collègues de témoigner. Le psychiatre et la psychologue qui ont traité De Gelder apporteront également leur témoignage. La journée se termine par la présentation de l’enquête de moralité portant sur Kim De Gelder.

Thomas Bracke, un ami de l’accusé, est le premier à témoigner. Visiblement ému, il parle de De Gelder en pleurant :  » Lorsque mes parents m’ont dit que Kim avait fait quelque chose grave, je n’arrivais pas à y croire. J’ai immédiatement téléphoné à la police pour leur dire que j’étais son meilleur ami ». Il ajoute encore qu’il souhaite que la presse le laisse tranquille.

Puis, Piet Beauprez, le pharmacien chez qui De Gelder a suivi un stage, est invité à prendre la parole. Pour lui, si De Gelder faisait son boulot correctement, il travaillait lentement. Il évoque la relation de l’accusé avec ses parents: « J’avais l’impression qu’il était surprotégé. Il habitait à sept kilomètres de la pharmacie. Ils le conduisaient tous les jours. Même quand il faisait beau. »

Son témoignage est suivi par celui de Geert Verhelst, un professeur de Kim de Gelder. Celui-ci le décrit comme « un garçon intelligent qui devait travailler davantage ». Une responsable de sa formation d’infirmier le décrit comme quelqu’un d’impassible, sans états d’âme. La déclaration de Martine Van Kerckhove, sa directrice de stage, va dans le même sens : « Il était indifférent quand je disais quelque chose (…). Il n’avait pas l’air affecté par son échec. Avant lui, je n’avais encore jamais dû déclarer quelqu’un inapte. »

Les anciens collègues de l’accusé, apportent leurs témoignages. Le premier, Mario Van Clapdurp, estime que De Gelder n’avait pas l’air bizarre. Winfridus De Cock, son ancien patron, déclare également que de Gelder ne donnait pas l’impression d’être malade ou déséquilibré.

Après la pause de midi, les autres collègues de l’accusé font leur récit. Anneken Coppieters, sa responsable explique que De Gelder faisait très bien son travail. « Je trouvais qu’il se comportait bizarrement, mais je ne pensais pas qu’il ferait une chose pareille » déclare-t-elle. Karen Aendenboom, une autre collègue, raconte que De Gelder parlait peu. Elle souligne néanmoins qu’elle n’est pas très psychologue. Myriam Moerman, également une collègue, souligne le mutisme de l’accusé. Elle l’avait invité à sa pendaison de crémaillère :  » Mon mari le trouvait très aimable et bien élevé. Il était renfermé, et si vous ne lui parliez pas, il ne disait rien ».

Ensuite, le psychiatre Eugeen De Bleeker est appelé à témoigner. Hier, les parents De Gelder avaient regretté que celui-ci n’ait pas pris leur inquiétude au sérieux.  » Le président Koen Defoort déclare que les parents de De Gelder ont porté plainte contre le médecin et que celui-ci a été mis hors de cause. Il ne veut donc pas de questions ou de suggestion dans ce sens ». De Bleeker revient cependant sur sa décision de ne pas faire interner de Gelder : « Pour interner quelqu’un il faut qu’il y ait aliénation, un danger pour lui-même ou pour les autres et que la seule possibilité de traitement soit une admission forcée. Mais je souhaite souligner que ce n’est pas au psychiatre d’interner mais qu’il s’agit d’une décision judiciaire. »

L’avocat de l’accusé, Haentjes lit l’attestation d’un médecin que « l’inquiétude des parents était justifiée, qu’un traitement psychiatre est nécessaire ». Les parents de l’accusé auraient soumis cette attestation de leur généraliste au psychiatre De Bleecker. Mais celui-ci déclare ne pas s’en souvenir.

Ensuite, c’est au tour de Maria Van Den Sande, épouse de De Bleeker et elle-même psychologue, d’apporter son témoignage. Haentjes lui demande si elle a tenu compte des informations des parents. Elle répond que non, que ces informations n’interviendraient que dans un stade suivant. Et De Gelder n’est venu la voir que deux fois.

Le dernier témoin de la journée est le commissaire de l’enquête. Il raconte comment De Gelder refusait de participer à son interrogatoire. Lorsque nous lui demandions les motifs de son refus il a répondu : « Je n’ai rien à dire, en fait je suis déjà décédé. » Il énumère les comportements étranges de l’accusé ressentis par ses parents: son isolement, son apparition en pleine nuit près du lit de ses parents, de son frère et de sa soeur, le fait qu’il restait assis dans le noir, qu’il tournait autour d’une table, qu’il vexait sa mère et son frère, qu’il humiliait et haïssait sa mère… ».

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