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Procès De Gelder : « Il pense qu’il sera libre quinze jours après le procès »

Après les témoignages des parents d’enfants, c’est au tour des membres de la famille de Kim De Gelder de faire leur récit.

Le couple De Gelder rend régulièrement visite à son fils en prison. « A Bruges, il était content du régime spécial, car il se sentait protégé », relève Nic De Gelder, le père. A Audenarde, par contre, son fils régresse, soutient-il. « Enfant, Kim était un gentil garçon(…). Comme tous les petits enfants. Il était éveillé (…) Jusqu’à ses quinze ans… ». Il regrette que les psychiatres ne l’aient pas pris au sérieux quand il a demandé de l’aide pour son fils. « Nous avons demandé au docteur De Bleeker si Kim ne constituait pas un danger pour lui-même et la société. Il a donné une réponse de politicien: « Tous les adolescents constituent un danger potentiel pour eux-mêmes. Tous les adolescents peuvent se suicider ».

La famille De Gelder était en route vers Bruxelles quand elle a entendu à la radio qu’une tuerie avait été perpétrée à la crèche Fabeltjesland à Termonde. « J’espère que ce n’est pas notre Kim, quand même! », s’est exclamé le frère de l’accusé dans la voiture. La voix de Nic De Gelder se brise quand il décrit le moment où il a vu, au soir du 23 janvier 2009, la photo de son fils comme auteur potentiel de la tuerie de la crèche, qui a fait trois morts, dont deux bébés.

« Tout le monde me dit : comment pouvez-vous encore défendre un tel monstre ? (…) On n’abandonne pas son enfant si on l’aime. Ces faits ne se justifient absolument pas, mais on ne laisse pas tomber son enfant. Je ne ferai jamais ça » ajoute-t-il encore. L’avocat de Kim De Gelder, Haentjes, lui demande quelles étaient les perspectives d’avenir de leur fils:. « Il pense qu’il sera libéré quinze jours après le procès. Dans le pire des cas avec un bracelet électronique. Il veut se rendre à l’étranger ».

Après une courte pause, la mère de Kim de Gelder, Katia D’Haese, prend la parole. « Je ne peux pas m’excuser à sa place, mais je trouve que ses actes sont terribles. Vraiment terribles. En tant que parents, nous avons essayé de le sortir de la société, mais malheureusement nous n’avons pas réussi ».

Puis, l’avocat de l’accusé explique l’impact des faits sur la famille De Gelder: « Le frère de De Gelder devait commencer comme puériculteur le lendemain des faits. On l’a licencié ». La maman de De Gelder ajoute : « Il (le frère de Kim De Gelder) souffre d’une grave dépression. Il veut changer de nom. Lynn (sa soeur) a réussi sa formation d’infirmière avec grande distinction. Son école lui a conseillé d’attendre avant de débuter le second module. Elle a donc six mois de retard. »

A l’issue de la pause de midi, le frère de l’accusé, Tim De Gelder, prend la parole pour décrire son frère. « Il s’isolait, après le repas il allait dans sa chambre. Il ne répondait pas aux questions (…) ». Le président lui demande s’il va continuer à rendre visite à son frère. « J’irai encore lui rendre visite. Mais ce qu’il a fait reste difficile pour moi. Je suis infirmier. Maintenant, j’ai moi-même une fille. »

Puis, la soeur de l’accusé, Lynn De Gelder apporte son témoignage.  » Jusqu’à 15 ans, Kim était tout à fait normal, après il s’est isolé de plus en plus(…) Il était source de tension dans la maison. »

Ensuite, l’oncle de Kim De Gelder, Dirk D’Haese, témoigne du changement ayant affecté son neveu: « Il s’est détourné de la famille. D’abord de sa mère, puis de son père et du reste de la famille. » Il explique qu’il voulait faire interner son neveu : « Nous parlions de Kim tous les week-ends. J’ai plaidé tous les week-ends en faveur d’un internement. » Dirk D’Haese est cardiologue. Le frère de ce dernier, Chris D’Haese, explique que Kim De Gelder venait souvent l’aider dans son travail de comptabilité. Lui n’était pas favorable à son internement.

Après une pause de vingt minutes, Ivan Verkest, qui a soutenu la famille De Gelder dans le cadre de l’aide aux victimes, raconte comment il a apporté la terrible nouvelle à la famille De Gelder. A l’issue de son témoignage, l’accusé le remercie d’avoir soutenu ses parents.

Les grands-parents de De Gelder, qui en principe devaient témoigner, ont été excusés pour raisons médicales. Sa grand-mère Ria De Witte fait lire une déclaration. Elle souligne que le grand-oncle de l’accusé était également patient psychiatrique et qu’il s’est suicidé. Ses deux fils ont également séjourné en psychiatrie.

Son grand-père, Willy D’Haese a également demandé de lire sa déclaration à haute voix. Il ne comprend pas pourquoi Kim a commis ces faits, « il avait tout ce qu’il voulait. »

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