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Prescrit-on trop de médicaments aux prisonniers ?

Un détenu sur cinq prend des antipsychotiques, soit 14 fois plus que le citoyen moyen. « Nous prescrivons trop de médicaments aux prisonniers », constate Sven Todts, médecin-directeur Soins médicaux et dentaires au sein du SPF Justice, dans De Standaard.

Selon des chiffres de 2010, il apparaît qu’un détenu sur cinq, en ce compris ceux internés, prend des psychotiques. Un pourcentage qui n’est que de 1,5% pour la population belge. Par ailleurs, 16,3% des prisonniers sont sous antidépresseurs, contre seulement 5,3% en moyenne chez les Belges.

Ces chiffres élevés s’expliquent en partie par l’importance des personnes internées, mais cette aide médicamenteuse touche aussi les détenus qui n’ont besoin d’aucune aide psychiatrique (spécialisée). Un prisonnier sur cinq reçoit en outre des calmants. « Ces chiffres reflètent un système défaillant », estime le psychiatre Paul Cosyns, qui était encore jusqu’il y a peu président du Conseil central de surveillance pénitentiaire. « Les soins médicaux dans les prisons sont très limités au niveau des moyens », explique pour sa part Sven Todts. Les médecins des prisons ne peuvent que répondre en partie par la prescription de médicaments pour répondre aux demandes des détenus. « Nous ne voyons pas d’autres solutions. La prison rend aussi les gens plus anxieux. Les médecins sont soumis à une forte pression, car il n’y a pas d’alternatives. »

Avec belga

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