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Premier jour de ramadan pour les musulmans de Belgique

Le ramadan commence ce jeudi pour les musulmans de Belgique. Jusqu’à la prochaine nouvelle lune, les fidèles sont invités à s’abstenir de manger, boire, fumer et avoir des rapports sexuels de l’aube au coucher du soleil.

« J’émets le souhait que le mois sacré du Ramadan contribue à la paix, à la cohésion sociale, à la compréhension mutuelle, à la solidarité et à la fin de toute forme de polarisation dans notre pays. Je souhaite également que ce mois soit celui de la résolution de tous les conflits et de la protection des êtres humains contre toutes formes d’injustices », a déclaré la veille le tout nouveau président de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), Mehmet Üstün.

Le ramadan est le neuvième mois du calendrier lunaire arabe, dont le premier jour est déterminé localement par l’apparition de la nouvelle lune. Il est considéré comme le mois au cours duquel le Coran a été révélé à Mahomet. Il s’agit d’une période de prière et, pour ceux qui ne sont pas dispensés en raison de leur état physique, de jeûne, lequel constitue l’un des cinq piliers de l’islam. Il se termine avec la fête de l’Aïd Al Fitr.

Mardi soir, le Conseil des théologiens, rattaché à l’EMB, a fixé à jeudi le début du ramadan en Belgique, tout comme en Arabie saoudite et dans la plupart des pays musulmans. Dans quelques Etats comme la Turquie, qui se basent sur le calcul astronomique plutôt que sur l’observation de la lune à l’oeil nu, le ramadan a commencé mercredi. Les autorités religieuses ne partagent en effet pas toutes la même méthode pour identifier le début de chaque mois lunaire.

S’il n’existe pas de statistiques officielles sur les confessions religieuses de la population belge, des milliers de Belges musulmans respectent chaque année le ramadan. En 2016, le sociologue Jan Hertogen a publié une étude qui chiffre à 781.887 personnes le nombre de musulmans en Belgique (environ 7% de la population). La méthode utilisée est cependant controversée, et il s’agit uniquement d’une estimation quand bien même le résultat semble précis. Par ailleurs, ce chiffre cache une pluralité de profils religieux.

Dans un article de 2016 publié par le site d’information Orient XXI, la chercheuse de l’ULB Corinne Torrekens parle plutôt d’une communauté de 600.000 personnes, dont 10% ne sont pas pratiquants et une bonne proportion respecte uniquement « à la carte » les prescrits de l’islam.

Le ramadan reste néanmoins l’une des pratiques religieuses les plus suivies par les musulmans. D’après une étude de la Fondation Roi Baudouin dirigée par la même Corinne Torrekens avec Ilke Adam en 2015, 88% des Belgo-Marocains et 66,2% des Belgo-Turcs disent le suivre « toujours ».

« Ces résultats confirment l’importance prise par le ramadan depuis une quinzaine d’années dans la vie de la communauté musulmane belge, dont la signification dépasse le cadre strictement religieux d’un mois de jeûne pour se construire comme un moment de vie sociale donnant lieu à une vie communautaire », analyse la publication.

La normativité sociale du jeûne du ramadan semble plus affirmée au Maroc qu’en Turquie, explique aussi l’étude. Les Belgo-Marocains sont d’ailleurs plus nombreux à faire le ramadan qu’à fréquenter les mosquées, et inversement pour les Belgo-Turcs.

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