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Pourquoi un jour de deuil national ?

Le Conseil des ministres a décrété un jour de deuil national ce vendredi.

Demain, jour de deuil national, une minute de silence sera observée dans tout le pays à 11 heures. Selon une source proche de la ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, les drapeaux seront en berne et des cérémonies auront lieu à Lommel et à Louvain. Il n’a pas encore été précisé qui sera présent.

Le deuil national est événement assez rare en Belgique puisque le dernier date du 4 août 2004 lors de la catastrophe de Ghislenghien. Une explosion de gaz avait fait 24 morts le 30 juillet, selon Vincent Dujardin, historien à l’Université Catholique de Louvain.

Avant cela, en 1994 le deuil national avait été observé lorsque les dépouilles de dix Casques bleus belges assassinés au Rwanda avaient été rapatriées. En 1967, l’incendie de l’Innovation qui avait coûté la vie à 325 personnes a également fait l’objet d’un deuil national, ainsi que le drame du Bois du Cazier à Marcinelle en 1956 qui avait fait 262 victimes.

Sur quelle base décrète-t-on un deuil national ?

Selon Christian Behrendt, professeur de droit à l’ULg, la décision d’un jour de deuil national dépend du pouvoir réglementaire du gouvernement fédéral. Ce n’est pas encadré par une législation. « Cette décision n’est donc pas uniquement prise par le Premier ministre sur base de son émotivité, mais bien par le Conseil de ministres sur base du jugement de la gravité de la situation », explique-t-il.

Quant à la décision de l’observation d’une minute de silence, c’est l’affaire des ministres compétents. Par exemple, ce sont les ministres de l’Enseignement qui peuvent en faire la demande au sein des établissements de leur Communauté respective.

Lorsqu’un deuil national est décrété, le gouvernement fédéral dispose d’une grande latitude dans les mesures à observer. « Cela peut aller, au maximum, à un jour chômé aussi bien pour le secteur public que pour le privé, à une mise en bernes des drapeaux dans toutes les administrations du pays », précise Christian Behrendt. Entre ces deux extrêmes, il existe une multitude de mesures possibles, telles qu’une manifestation, une cérémonie, un jour de recueillement pour les administrations, etc. « Il s’agit de traditions et d’usages plutôt que de règles déterminées », conclut-il.

Le Vif.be, MG

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