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Pour Stéphane Moreau, « le voyeurisme a atteint ses limites »

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Administrateur de la Socofe, dont Nethys est actionnaire majoritaire, Stéphane Moreau n’a pas apprécié que l’on propose de publier les rémunérations et les taux de présence des dirigeants.

A la Socofe, société de la galaxie Nethys (Nethys et NEB participations y disposent de quelque 58% des parts), basée à Liège, présidée par André Gilles, et spécialisée dans les participations en particulier dans le secteur énergétique, on fignolait, la semaine dernière, le rapport annuel 2016. Des voix se sont alors élevées, parmi les autres actionnaires -eux aussi issus de la sphère publique-, pour faire bonne figure, en ces temps difficiles pour l’initiative industrielle publique.

L’échevin MR Carolo Cyprien Devilers, notamment, a suggéré que le rapport annuel de la société comprenne, en plus des informations légalement exigées (participations, bilans, etc.), une série de renseignements, comme les taux de présence aux réunions, le montant des jetons de présence, ainsi qu’une présentation détaillée des rémunérations perçues par les administrateurs. En ces moments de méfiance généralisée, la proposition pouvait avoir du sens, et ne coûtait pas grand-chose : la Socofe aurait ainsi montré l’exemple, et se serait donné des airs de maison de verre, temple zélé de la transparence.

L’actionnaire majoritaire, lui, ne voyait manifestement pas cette idée sous cet angle de l’aubaine. Un de ses administrateurs, pas des moindres, donnait son avis sur la question. C’était Stéphane Moreau, administrateur non rémunéré de la Socofe, qui mettait un terme au débat, dans un mail envoyé à tout le CA au soir du 12 avril, et dont Le Vif/L’Express a pris connaissance.

Pour Stéphane Moreau,
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« Je pense que le voyeurisme a atteint ses limites. Je souhaite que l’on s’en tienne strictement aux dispositions légales et je m’exprime ici au nom de l’actionnaire majoritaire. Bonne soirée à tous. »

« Hit-parade »

Et le voyeurisme, de fait, atteignit ses limites, celles de la volonté d’un actionnaire majoritaire : le rapport annuel de la Socofe ne sera pas plus transparent que ça. Stéphane Moreau non plus. « Bien que systématiquement présent, j’estime que les devoirs d’un administrateur de société dépassent largement la simple présence aux séances du conseil où certains, pourtant très assidus, n’ouvrent pas la bouche pendant des années…. », précise au Vif/L’Express le bourgmestre d’Ans. « C’est pourquoi le genre de hit-parade proposé ne reflète en rien la qualité de l’apport de chacun à la société et ressemble fortement à ces classements qui jugent la qualité des parlementaires au nombre de questions posées… Il ne faut pas chercher plus loin la portée de mes propos. »

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