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Pour le patron de la SNCB, « autant de trains en retard, c’est inacceptable ! « 

Jannie Haek, le patron de la SNCB-Holding nous livre sa vision actuelle et future du chemin de fer belge. Pour ce Brugeois, ancien chef de cabinet de Johan Vande Lanotte, le rail a de l’avenir. Optimiste?

Le Vif/L’Express : Des trains en retard, une compagnie ferroviaire endettée, des usagers mécontents, des cheminots inquiets. Y a-t-il malgré tout des éléments positifs qui plaident en faveur de la SNCB ?

Jannie Haek : Oui. Le principal est l’augmentation du nombre d’usagers. Quand on parle des chemins de fer, il faut le faire dans une vision de mobilité durable. Or, le nombre de voyageurs ne cesse de croître. C’est très encourageant. D’autant qu’on transporte 50 % de voyageurs/kilomètre en plus qu’il y a dix ans avec 10 % de personnel en moins.

Cela dit, la SNCB est dépassée par cette croissance de la demande. Les retards de train restent importants. Beaucoup de navetteurs doivent voyager debout aux heures de pointe. Je prends moi-même le train chaque matin. Il m’arrive souvent d’être debout depuis Bruges déjà. Même si je voyage en première classe. Ce n’est pas normal, d’accord. Mais, malgré cela, les navetteurs choisissent le train plutôt que la voiture et les embouteillages. Sur dix Brugeois qui doivent se rendre à Bruxelles en semaine, sept prennent le train. C’est tout de même révélateur. Quand on dit que les chemins de fer coûtent cher et qu’on y investit trop d’argent, il faut aussi regarder la réalité en face. Imaginez que les 70 % de Brugeois qui optent pour le train prennent la route. C’est le rail qui permet aux voitures d’encore rouler.

Pour le sénateur François Bellot (MR), vu la situation actuelle à la SNCB, la ponctualité des trains ne s’améliorera pas sensiblement avant 2013, voire 2014. Qu’en pensez-vous ?

La ponctualité est le baromètre de la qualité de nos services. Personnellement, je trouve que le niveau de ponctualité est inacceptable, à l’heure actuelle. Nous devrions être plus ambitieux pour que cela s’améliore plus rapidement.

Comment voyez-vous la future SNCB ? Quelle structure ?

On a été vite et loin dans la scission à trois. Cela n’a pas été plus simple de scinder la SNCB unitaire en trois que de scinder BHV en deux. Cette répartition à trois coûte 110 millions d’euros par an. Je pense qu’il faut aller vers une plus grande intégration tout en maintenant une flexibilité suffisante pour accueillir de nouveaux opérateurs sur le marché. Et il est important d’y arriver vite. Car le personnel est inquiet, la direction aussi. Cela prend beaucoup d’énergie.

Entretien : Thierry Denoël et François Brabant

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine Le Vif/L’Express.

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