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Pour Dehousse, « Magnette est plus dangereux que De Wever »

François Brabant
François Brabant Journaliste politique au Vif/L'Express

Trois jours après la sortie remarquée de José Happart dans La Libre Belgique, un autre vétéran du régionalisme wallon sort la grosse artillerie. Dans un communiqué vengeur, Jean-Maurice Dehousse torpille la volonté de Paul Magnette de rapprocher Wallons et Bruxellois.

Cela fait quelques années déjà que Jean-Maurice Dehousse n’est plus en odeur de sainteté au Boulevard de l’Empereur. Et son dernier coup de sang ne devrait pas améliorer ses relations avec la direction du PS.

Dans un communiqué adressé à quelques journalistes, l’ancien ministre-président wallon déverse un flot de paroles venimeuses à l’égard du ministre fédéral des Entreprises publiques, Paul Magnette, pourtant socialiste comme lui. La cause de ce courroux ? Dans une interview au Soir, le 5 janvier, le nouveau bourgmestre de Charleroi a eu le malheur de plaider pour un rapprochement des francophones de Wallonie et de Bruxelles. Aux oubliettes, le fantasme d’une « nation wallonne ».

Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’ire de Jean-Maurice Dehousse, qui a exercé différents postes ministériels (y compris au fédéral) de 1977 à 1994. Dans son communiqué, l’ex-bourgmestre de Liège commence par évoquer « les travailleurs wallons du rail qui perdront leur travail par suite de l’aveuglement de M. Magnette ».

« La Constitution belge prévoit trois Régions – et ce sont bien les socialistes wallons qui ont été les plus exigeants en ce domaine », énonce ensuite Jean-Maurice Dehousse. Avant de poser cette question : « A quelle Région le ministre Magnette appartient-il, et laquelle trahit-il ? »

Le Liégeois poursuit : « Je souhaite bien du plaisir à M. Magnette pour exalter les vertus de l’âme francophone auprès de Mme Brigitte Grouwels (NDLR : ministre bruxelloise CD&V). Et pourtant c’est là une tâche urgente puisque, la prochaine fois, ce sera probablement M. De Wever ou l’un de ses clones que M. Magnette devra évangéliser. »

Pour Jean-Maurice Dehousse, la Wallonie doit bâtir sa propre autonomie, tout comme Bruxelles doit construire la sienne. Tenter de rapprocher ces deux régions serait non seulement illusoire, selon l’ex-ministre, mais pire, cela mènerait tout droit au désastre.
In cauda venenum. « Le poison que répand M. Magnette est bien plus dangereux – pour Bruxelles – que les attaques frontales de M. De Wever », ose le Liégeois.

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