Point de départ : Google Street

Guy Gilsoul Journaliste

Nous avons tous navigué sur Google Street à la recherche d’une rue, d’une maison, la nôtre peut-être. Zoom avant, zoom arrière, déplacement latéral : la voilà.

Mais il y a dans l’image quelque chose d’appauvri, une certaine banalité ou plutôt, un manque. Elle n’est qu’un constat, froid, objectif, sans souci de lumière, de texture, bref de cette chaleur qui fait que la maison est notre maison.

Philippe Cognée traque depuis vingt ans ce type de représentations « objectives » afin de les soumettre au verdict de la peinture. En usant de cire chauffée et écrasée, en multipliant les effets de reliefs et en usant d’une gestuelle parfois violente, il métamorphose ces données anonymes en spectacle picturaux. Ici, il s’agit d’une vue prise en Belgique d’une maison construite sans ambition, dans une rue qui ne doit pas être bien large. Mais justement, la modestie du lieu et surtout la présence de la porte bleue me renvoient vers un tableau ancien et célébrissime peint par un maître hollandais du XVIIe, Vermeer.

Souvenons-nous comment l’artiste ancien usait de procédés optiques afin d’entrer en concurrence avec les pouvoirs de l’oeil et ajouter à la représentation, une irréalité fascinante. Pour d’autres tableaux, Philippe Cognée part d’images envoyées par satellites ou encore prises avec son propre téléphone portable. Né en 1957, il vit et travaille à Nantes. Son curriculum est impressionnant. C’est la première fois qu’il expose en Belgique.

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