Catherine Fonck © Belga

Plan de délestage: il n’y a rien de communautaire, assure Fonck

Le Vif

La secrétaire d’Etat à l’Energie, Catherine Fonck (cdH), a contesté mardi toute orientation communautaire dans la modification du plan de délestage qu’elle a annoncée la semaine passée. La N-VA a, par contre, dénoncé une « intervention politique » dans ce dossier.

Le 2 septembre, à la veille de la présentation du plan, Mme Fonck a reçu le document d’Elia, vers 22h, a-t-elle expliqué devant la Commission de l’Energie de la Chambre. Elle a alors posé une série de questions précises au gestionnaire du réseau de transport. Puisqu’elle n’a pas reçu de réponse précise à toutes ses questions, elle a requis un rapport. A l’époque, Elia assurait qu’il n’était pas possible de modifier le plan. La secrétaire d’Etat a relayé ce propos. « J’aurais dû être plus prudente », a-t-elle reconnu.

Du rapport, il ressortait un « différentiel important » entre différentes zones (dans la presse, un professeur de l’Université de Liège a dénoncé la défaveur dont souffraient les Wallons, ndlr). Elia a alors proposé une correction sur la base du pourcentage de 5 pc de la consommation par sous-zone électrique.

« Ce n’est pas un problème wallon », a ajouté Mme Fonck. « Ce que vous dites, ce n’est pas juste et ce n’est pas acceptable ».

« Selon nous, Elia avait bien fait son travail. Il s’est basé sur des critères objectifs et pas sur la carte institutionnelle de la Belgique. Or, c’est sur la base de la carte institutionnelle, qu’il a fallu changer. Je pense qu’il y a eu une intervention politique dans le travail d’Elia », a lancé le député Koenraad De Groote.

L’intervention de la N-VA n’a pas plus à tous les groupes. « Je trouve déplacé qu’un collègue essaie de communautariser le dossier », a regretté Karine Temmerman (sp.a). « C’est affligeant de voir une dérive communautaire dans ce dossier », a renchéri Marco Van Hees (PTB).

Des voix critiques se sont néanmoins fait entendre. Plusieurs députés ont réclamé une communication claire dans ce dossier. « Ce que nous avons vécu, c’est tout l’inverse », a affirmé Jean-Marc Nollet (Ecolo). « On a raté le coche sur le plan de la communication », a encore dit Mme Temmerman tandis que Vincent Van Quickenborne (Open Vld) s’étonnait qu’il ait été si peu question de sensibilisation du grand public à moins consommer d’électricité pour éviter la pénurie. Le bourgmestre de Courtrai a également fait part de son inquiétude à propos du port de Gand dont les installations, selon ses informations, pourraient être délestées.

L’une des pièces centrales du dispositif qui se met en place est le gouverneur de province. Ceux-ci ont encore des questions sur des points importants, à entendre les deux représentants entendus mardi, Michel Foret (Liège) et Cathy Berx (Anvers). L’un comme l’autre se sont néanmoins montrés rassurants.

« Dans l’état actuel, je ne sens pas un climat de panique. Il y a beaucoup de responsabilités qui se mettent en place », a affirmé M. Foret.

La question de la responsabilité en cas de dommage s’est également posée. Il n’existe pas de disposition légale particulière dans cette matière, a indiqué Mme Fonck. La secrétaire d’Etat a toutefois rappelé que les clients étaient liés par un contrat à leur fournisseur d’énergie et que le Code civil pouvait également s’appliquer.

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