Wathelet montre la carte de délestage © Belga

Plan de délestage: « Elia a été proactif, mais ce n’est pas à elle de décider »

Le Vif

Plusieurs membres de la Commission mixte Intérieur et Economie de la Chambre se sont interrogés jeudi sur les critères retenus par Elia pour l’élaboration du plan de délestage en cas de pénurie prévisible d’électricité en Belgique.

Le gestionnaire du réseau électrique belge a expliqué avoir proposé ces critères par souci d’efficacité tout en reconnaissant qu’ils ne répondent pas à une obligation légale pour pareille situation.

Une série de priorités et critères avaient été établis conformément aux dispositions légales pour les cas d’incidents soudains liés à la production électrique: des postes électriques sont désactivés automatiquement, en priorité par exemple dans les zones rurales. Elia a choisi de retenir ces mêmes critères pour les cas prévisibles de pénurie d’électricité, lorsque les postes sont désactivés manuellement. Elle a donc présenté la même liste de postes délestables à l’ancien secrétaire d’Etat à l’Energie Melchior Wathelet, « pour éviter le double du travail ». « Elia a été proactif, mais ce n’est pas à elle de décider », a relevé Ilse Tant, Chief corporate affairs officer chez Elia.

Avant la publication de la cartographie définitive comprenant de nouvelles sous-tranches dans les deux zones du sud du pays, le député Ecolo Jean-Marc Nollet a demandé de mener une réflexion sur la région portuaire de Gand mais aussi le Brabant wallon dont 93% des cabines sont touchées par le plan actuel, contre 45% dans le Brabant flamand plan actuel.

Alors que l’arrêté ministériel impose une réduction de consommation électrique de 5% au sein des zones établies, il s’est demandé pourquoi Elia n’avait pas créé 20 tranches par zone au lieu de six initialement.

Elia estime qu’il n’y a plus de marges pour modifier la liste des postes délestables mais qu’une évaluation des critères pourra avoir lieu après l’hiver. « L’ordre (de priorité) n’est qu’une suggestion (de la part d’Elia), pas un critère clairement établi. C’est au ministre à décider », a précisé Mme Tant.

Le gestionnaire du réseau a estimé que le plan de délestage qui ne respectait pas le principe visant à diminuer de 5% la consommation électrique au sein de chacune des cinq zones du pays, imposé par un arrêt ministériel, n’était pas illégal.

Frank Vandenberghe, Chief officer customers, market and system chez Elia, a évoqué un « prétendu » déséquilibre entre zones, alors qu’une fourchette entre 4 et 8% était respectée. Le plan « développé de bonne foi par Elia n’a jamais été contesté », a-t-il souligné.

Le député MR David Clarinval s’est interrogé sur le choix d’Elia d’avoir imposé une réduction de consommation électrique forfaitaire par zone « quand on demande un effort proportionnel ». Il a dénoncé le fait que Bastogne était exonérée par le plan contrairement à Libramont, « deux villes sensiblement identiques dans le Luxembourg ».

Des membres de la commission mixte, tant francophones que néerlandophones, ont également épinglé le cas de Gand, seule région portuaire à ne pas être exclue du plan de délestage.

Elia a reconnu que le plan n’avait pas tenu compte du développement industriel dans certaines villes en Flandre comme en Wallonie. Quant au cas du Brabant wallon, Elia a évoqué un « héritage technique du passé », pour justifier une telle différence par rapport au Brabant flamand.

Les députés écologistes Kristof Calvo et Jean-Marc Nollet ont regretté l’absence de la secrétaire d’Etat Catherine Fonck qui avait mis en cause Elia, mais était représentée par un membre de son cabinet.

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