© Belga

Plan B du PP: durcissement du côté francophone

Le Parti populaire emmené par Mischaël Modrikamen a durci mardi son profil francophone en prônant, au lendemain de l’éviction de son co-président néerlandophone Rudy Aernoudt, un plan B pour la Belgique passant notamment par une Constitution pour la Wallonie et Bruxelles et la mise en place d’un gouvernement provisoire.

Ce plan B revoit les limites territoriales et envisage une éventuelle extension de Bruxelles, par référendum, aux communes à facilités. Le Parti populaire reste demandeur d’un fédéralisme apaisé en Belgique mais le « dîner de cons » que constituent les actuelles négociations de la préformation nécessitent que les francophones préparent un plan B passant notamment par une Constitution pour la Wallonie et Bruxelles et un gouvernement provisoire, a affirmé mardi Mischaël Modrikamen qui demande la collaboration de tous les partis francophones à la Chambre (PS, MR, CDH, Ecolo et PP).

Cette déclaration survient en réponse aux reproches de Rudy Aernoudt, ex- coprésident du parti évincé lundi soir, qui l’accuse d’avoir trompé son électorat. Il dément donc avoir menti à ses électeurs et souligne qu’il réclame ce plan B de manière subsidiaire et « à regrets, vu le peu d’illusions du PP » sur la volonté fédérale des partis flamands.

Revenant sur le clash qui a abouti à l’éviction de l’autre coprésident, Rudy Aernoudt, M. Modrikamen a dénoncé le manque d’investissement de ce dernier dans le nord du pays. « Le parti s’est bien développé côté francophone et est désormais composé de 95 à 98 % de Bruxellois et de francophones. Mais il fait l’objet d’une absence totale d’intérêt de la part des médias flamands et d’un manque de militants et de candidats en Flandre », a constaté M. Modrikamen.

Il stigmatise aussi la « déloyauté » de Rudy Aernoudt qui aurait fomenté une tentative de prise de contrôle du PP par ses partisans, dont des anciens de LiDé, son éphémère parti, et « monté en épingle » les propos du député Laurent Louis sur la politique du président français Nicolas Sarkozy vis-à-vis des Roms. « Les propos tels que formulés sont malheureux, ce n’est pas la
position du parti », a répété Modrikamen, soutenant cependant « la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy vis-à-vis des Romanichels ».

Celui que les militants sont appelés à reconnaître lundi prochain comme président unique du parti – jusqu’en octobre 2013, terme du mandat – a par ailleurs récusé les propos de Rudy Aernoudt affirmant que son éviction était illégale. Selon M. Modrikamen, le bureau convoqué lundi était statutaire, sa composition bien connue et non contestée depuis des mois par M. Aernoudt. En outre, même dans sa composition réclamée par le coprésident évincé, deux tiers des membres ont voté l’expulsion de M. Aernoudt. Ce dernier, qui se considère toujours comme co-président du PP, a appelé les membres à se positionner mais il a annoncé que si le parti devenait « nationaliste », il le quitterait.

Selon Modrikamen, le PP garde cependant un statut bilingue et les néerlandophones y sont toujours les bienvenus. Mais dans les faits, il est devenu francophone.

Le Vif.be

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire