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Places dans les écoles : stop à la guerre des chiffres !

Le Vif

La guerre des chiffres ne mènera à rien, d’autant plus que les places d’écoles dans le fondamental ne font l’objet d’aucune centralisation, a fait remarquer mercredi la responsable bruxelloise de la Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel (FAPEO), Véronique de Thier, après les déclarations du ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la ministre de l’Enseignement.

La FAPEO a tiré lundi la sonnette d’alarme à propos des parents qui ne trouvent pas une place pour leur(s) enfant(s) dans l’enseignement fondamental à Bruxelles. La situation n’est pas neuve et des parents, issus souvent d’un milieu modeste voire précarisé, s’en plaignent. La fédération a procédé ces dernières semaines à un coup de sonde et a contacté les services de l’instruction publique de plusieurs communes pour se faire une idée plus précise. Selon elle, la situation est catastrophique dans plusieurs communes touchées par le boom démographique. Et la FAPEO de s’inquiéter des 800 places supplémentaires annoncées par le gouvernement précédent pour la rentrée qui ne seraient pas toutes opérationnelles.

Interrogé sur Bel-RTL, M. Demotte a relativisé ce constat. « D’après les chiffres que nous avons de l’administration, ce n’est pas correct », a expliqué M. Demotte.

La FAPEO se fonde sur un constat empirique. « Il faut laisser la rentrée se passer pour voir ce qui se passe exactement », estime le ministre-président. Parfois des places sont disponibles dans l’école d’une commune voisine, proche du domicile des parents. « On a aujourd’hui la garantie sur le plan des places que cela doit suffire et j’ai l’impression que c’est une spéculation inappropriée ».

« Tout ce qui a été promis sera tenu. J’ai eu des contacts avec l’administration: toutes les places promises seront bien là », a indiqué pour sa part la ministre Joëlle Milquet.

« Je veux bien que ce soit une spéculation mais les situations sont là. La guerre des chiffres a assez duré. Nous sommes noyés de chiffres alors que les parents ne savent même pas à qui s’adresser puisqu’il n’y pas de centralisation de l’offre en Fédération Wallonie-Bruxelles alors, forcément, on spécule! » a souligné Mme de Thier.

Le nombre brut de places ne permet pas non plus de tenir compte de la situation concrète de familles, souvent monoparentales, qui ne peuvent se démultiplier entre plusieurs écoles ou parcourir tout Bruxelles pour y déposer un enfant. Quant aux places supplémentaires, sous formes de pavillons modulaires, elles sont parfois d’un confort très sommaire.

« Nous sommes allés voir des modulaires installés dans une commune bruxelloise, ce n’est pas possible, des choses pareilles. Au niveau de la qualité de l’accueil, ce n’est pas digne », a ajouté la responsable de la FAPEO.

La fédération continue à parler de « situation catastrophique ». « Les parents bruxellois sont un peu les oubliés. Il y a eu un manque de prévoyance politique », dit encore Mme de Thier. Pour faciliter les choses, elle demande qu’une communication inter réseaux par bassin scolaire voit le jour, comme en Flandre. Et plus fondamentalement, le principe de l’obligation scolaire doit être inversé, selon elle: « l’obligation d’offrir une place à chaque enfant, dès la première maternelle ».

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