"Il ne parait pas juste que certaines catégories d'étudiants payent pour d'autres". © Image Globe

Pisa : des résultats « encourageants » selon la ministre de l’Enseignement

Le Vif

La ministre de l’Enseignement obligatoire Marie-Martine Schyns (cdH) a accueilli avec satisfaction les résultats de l’étude Pisa sur les performances des jeunes de 15 ans, saluant notamment les progrès réalisés par la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2009.

La ministre de l’Enseignement obligatoire Marie-Martine Schyns (cdH) a accueilli avec satisfaction les résultats de l’étude Pisa sur les performances des jeunes de 15 ans, saluant notamment les progrès réalisés par la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2009.

« Je souhaite adresser un message positif et de confiance aux différents acteurs scolaires, mais sans occulter nos faiblesses », a réagi mardi midi la ministre lors d’une conférence de presse organisée après la publication de l’étude internationale.

Mme Schyns a notamment salué la progression enregistrée en Fédération par rapport à 2009 en mathématiques et en lecture, ce qui « nous place au-dessus de la moyenne de l’OCDE et de l’Union européenne », a-t-elle jugé. Elle a toutefois reconnu qu’il restait « du chemin à parcourir » dans le domaine des sciences.

« Un encouragement à poursuivre le travail »

« Ces résultats sont encourageants et je voudrais les dédier aux enseignants. Je veux prendre le contre-pied d’une tendance actuelle à nous complaire dans un discours fataliste », a-t-elle ajouté.

A ses yeux, le résultat de l’étude Pisa doit être perçu comme « un encouragement à poursuivre le travail ».

L’OCDE a publié mardi les résulats d’une nouvelle étude triennale sur les performances des jeunes de 15 ans issus de 65 pays en mathématiques, sciences et lecture.

La Fédération Wallonie-Bruxelles, à l’inverse de la Flandre, y obtient des résultats très moyens, en léger progrès toutefois par rapport à la précédente étude Pisa menée en 2009.
Avec un résultat de 531 points, la Flandre arrive ainsi en 3e position parmi les pays de l’OCDE en matière de culture mathématique.

La Fédération Wallonie-Bruxelles ne se classe, elle, que 20e avec 493 points, juste en dessous de la moyenne de l’OCDE (494 points), derrière tous ses voisins, à l’exception du Luxembourg (490).

Selon la chercheuse de l’ULg Dominique Lafontaine présente mardi aux côtés de la ministre, ce résultat en culture mathématique place la Fédération dans le groupe des pays de l’OCDE de « performance moyenne », à savoir ceux disposant entre 499 et 487 points. On y retrouve notamment la Grande-Bretagne 494), la France (495) et la République tchèque (499).

« Une variation d’un point n’est qu’une toute petite différence. Ces pays se tiennent en réalité dans un mouchoir de poche, surtout si l’on tient compte de la marge d’erreur… », a tenu à relativiser la chercheuse.

Plusieurs éléments positifs?

Malgré une performance moyenne de la Fédération en matière de mathématiques, plusieurs éléments positifs se dégagent toutefois de l’étude.

Ainsi, l’écart entre les taux de réussite des jeunes d’origine belge et ceux d’origine étrangère s’est réduit en l’espace de dix ans.
Les écarts de réussite entre élèves les plus forts et les plus faibles a lui aussi tendance à se resserrer.

En revanche, l’étude montre une dégradation du taux de succès pour les filles en mathématiques sur la même période (-9 points), alors que celui des garçons est resté stable.

Les précédentes études Pisa avaient souligné le caractère particulièrement inéquitable du système éducatif belge dans son ensemble, les jeunes issus de milieux les plus favorisés réussissant nettement mieux que ceux provenant de milieux les plus précaires.

La chercheuse ne relève toutefois aucun changement à cet égard. A l’échelle de l’OCDE, le différentiel de réussite entre ces deux couches sociales est actuellement de 90 points en moyenne, contre 112 points en Fédération Wallonie-Bruxelles, « soit l’équivalent de trois années de scolarité », relève Dominique Lafontaine.

La situation est cependant encore pire en Flandre, où un jeune issu issu d’un milieu aisé décroche en moyenne 117 points de plus qu’un jeune en bas de l’échelle sociale…

L’analyse fine des résultats met aussi en lumière les différences de niveaux entre écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ainsi, sur les 110 écoles qui ont pris part à l’étude Pisa 2012, 36 y ont obtenu de bons résultats. Les écoles les plus fortes ont en moyenne ainsi enregistré 181 points de plus que les plus faibles. En Flandre, l’écart est encore plus important, avec 209 points de différence.

Pour Mme Lafontaine, la Fédération n’a pas à rougir des résultats livrés mardi par l’étude Pisa.

« En raison de la crise financière de 2008, le contexte socio-économique est devenu plus grave. Malgré ce contexte-là, nos résultats en mathématiques sont restés stables, ce qui est un motif de satisfaction ».

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