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Philippe Moureaux ne se voit pas politiquement mort

Philippe Moureaux, qui quittera dans quelques semaines sa fonction de bourgmestre de Molenbeek, ne se voit pas politiquement mort. Devant la presse, il a annoncé jeudi matin qu’il poursuivrait sa réflexion politique publique et son combat pour la population fragilisée en retrouvant une liberté de parole que son mandat ne lui a pas autorisée.

Philippe Moureaux a redit partir sans amertume excessive, d’autant que le score de sa liste et son score personnel ne l’ont pas déclaré battu et qu’il n’avait pas exclu de l’être. Pour appuyer son propos, il a lu devant la presse, mais aussi des militants locaux qui s’étaient invités à la conférence de presse du jour, le message qu’il avait préparé, dans l’hypothèse d’une défaite.

« Est-ce que je n’avais pas prévu ce qu’il m’arrive? Vous m’auriez sondé au fond de mon coeur au printemps, je l’avais frémis (sic). J’avais ensuite senti que l’accueil de la population avait remonté », a-t-il expliqué.

« En bon démocrate je m’incline devant le verdict des électeurs », a-t-il poursuivi, souhaitant bon vent à ceux qui lui succéderont.

Il a toutefois dit sa préoccupation face au double choc que subiront selon lui les gens humbles en provenance à la fois du fédéral et de l’Europe: « s’ils n’ont pas des gens au niveau local pour absorber ce choc, ils vont souffrir ».

Pour lui, le revirement dans la négociation d’un olivier à Molenbeek est venu de la présidence du MR et du cdH. « Les écolos ont simplement couru après pour se nourrir ». « Le slip d’Ecolo est plein de trous. Ce parti a été de très mauvaise foi. »

Il a également évoqué dans ce contexte le « rôle très négatif » joué par le secrétaire d’Etat Christos Doulkeridis. « Il m’a endormi l’après-midi, en disant qu’il fallait se revoir. Et dans le quart d’heure, cela a changé. Ces gens sont à la mesure de leur ampleur intellectuelle », a-t-il ajouté.

Le retrait de Philippe Moureaux de la vie politique locale sera total, même s’il ne se privera pas de donner l’un ou l’autre conseil aux gens en qui il a « une grande confiance pour préparer l’avenir ».

Le bourgmestre sur le départ a revendiqué un parcours d’une « extrême droiture politique » dicté par sa volonté d’aller vers les gens les plus fragiles, depuis sa vie d’étudiant, en passant ensuite par son parcours aux côtés d’André Cools (ndlr: ex-président du PS), « un homme extraordinaire et de gauche; ils ne le sont pas tous ».

« Mon ouverture aux gens d’origine immigrée serait dictée par des considérations électorales? Cela me fait rire car à ce moment ils n’avaient pas le droit de vote », a-t-il aussi souligné.

Philippe Moureaux a par ailleurs rejeté catégoriquement les accusations de clientélisme que certains de ses adversaires politiques ont fait circuler à son propos. « Je n’ai rien à faire du clientélisme, ce que l’on dit à ce sujet, je m’en fous. Lorsque deux ou trois fois on s’est présenté à la permanence en exhibant un carnet rouge, j’ai renvoyé des gens », a-t-il dit.

Le Vif.be, avec Belga

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