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Philippe Busquin quitte la politique

Le ministre d’Etat Philippe Busquin, ancien commissaire européen et président du Parti socialiste, quittera la politique à l’occasion du scrutin communal d’octobre 2012, après plus de 35 ans de carrière politique.

Philippe Busquin (70 ans), actuel bourgmestre de Seneffe, souhaite « laisser la place aux jeunes et se consacrer à d’autres activités qui le passionnent », a confirmé son secrétariat.

Ce Hennuyer né le 6 janvier 1941 a obtenu une licence en sciences physiques à l’ULB qui devait l’orienter vers le CERN, le Centre d’Etude en Recherche Nucléaire à Genève. Mais après le décès de son père, il entre en 1962 dans l’enseignement, en tant que professeur à l’Ecole Normale de Nivelles, tout en suivant des cours d’actuariat à l’ULB. En 1963, il devient assistant en physique, à la faculté de médecine de l’ULB.

En 1964, il décroche son premier mandat politique, en tant que secrétaire du MPW (Mouvement Populaire Wallon) à Nivelles. Il suit à l’époque les stages de formation de la CGSP réservés aux futurs permanents. Dans sa commune, il crée en 1968 la Maison des Jeunes de Feluy.

En 1968, à la suite des événements qui marquent les sociétés occidentales, il décide d’effectuer des études de philosophie. Il s’engage également en tant que militant au PS de Feluy, au moment où s’installe la raffinerie et où une divergence de vues oppose les travailleurs de la région à la structure locale du parti sur l’opportunité de cette installation.

En 1971, il devient président de la section, après les mauvais résultats du parti aux élections communales de 1970. Il est ensuite élu Conseiller provincial en 1974, année où il devient également l’un des premiers étudiants de la toute nouvelle licence en Environnement de l’ULB. En 1976, il sera le premier licencié en Environnement, après un mémoire consacré à l’impact d’une implantation industrielle en zone rurale, en l’occurrence Feluy.

Premier échevin à Feluy-Seneffe en 1977, puis député permanent du Hainaut (1977-1984), il se voit confier par André Cools la présidence de la Commission « Energie » du PS et joue le rôle de rapporteur au Congrès socialiste consacré au nucléaire.

Président de l’Institut des radio-éléments (IRE) de Fleurus depuis 1978, il est élu député cette même année et fait son entrée au bureau du PS en 1979, comme suppléant de Jacques Hoyaux, devenu ministre.

En 1980, il est désigné comme ministre de l’Education nationale (il élabore son projet éducatif 5-8) et membre de l’Exécutif de la Communauté française. Il devient ensuite ministre de l’Intérieur en 1981. En 1982, il est ministre de la Région wallonne pour le Budget et l’Energie et le reste jusqu’en 1985.

De 1985 à 1988, Philippe Busquin est député et prend, avec François Martou, l’initiative de la plate-forme associative (elle réunit le MOC, le PAC, ATD Quart Monde, la Ligue des Familles, l’Union des Villes et Communes, etc), qui lancera un programme de lutte contre la pauvreté.

Après le passage des socialistes à l’opposition, il assume de février à mai 1988 les fonctions de ministre régional wallon de l’Economie. A cette date, lors du retour du PS au gouvernement national, il devient ministre des Affaires sociales.

A ce poste, il fait parler de lui en matière de sécurité sociale, notamment en ce qui concerne la surconsommation en biologie clinique et mène la lutte contre les « négriers de la construction » qui lui valut des menaces de mort.

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Après les élections législatives de novembre 1991, il succède en janvier 1992, avec 99 pc, en tant que président du Parti socialiste à Guy Spitaels, en partance pour diriger l’exécutif wallon. Il est nommé à cette époque ministre d’Etat par le Roi.

Sa présidence du PS sera notamment marquée en 1994 par l’affaire Agusta-Dassault, qui mènera à la démission des trois Guy (MM. Spitaels, Coëme et Mathot), puis par la saga Inusop, dans laquelle son nom fut cité avant d’être mis hors de cause.

Les législatives de 1995, où le PS accuse une baisse relative, épargnent largement Philippe Busquin, champion des voix de préférence francophones avec 267.000 voix au Sénat, devant Jean Gol (PRL).

Il mène en 1996 un réforme interne du PS et se fait un nom à l’échelle internationale. Vice-président de l’Internationale socialiste de 1992 à 1999, il l’est aussi du Parti socialiste européen, de 1995 à 1997.

Le président du PS dont l’élocution marquée par un chuintement caractéristique contribuera à une certaine aura médiatique cède le relais en 1999 à Elio Di Rupo.

Lors des élections européennes de 1999, il gagne son siège au Parlement européen et entre quelques mois plus tard à la Commission européenne, où sa formation scientifique lui confère le portefeuille de la Recherche. Le budget de la Recherche aura doublé pendant son mandat.

Les européennes de 2004 confirment son siège de député européen, mais la place de commissaire belge passe à Louis Michel (MR), qui l’aura poussé vers la sortie deux mois avant le terme du mandat. Elu aux régionales en 2009, il préfère céder sa place à un jeune.

Chargé avec Antoinette Spaak (FDF) sous la précédente législature communautaire de travailler sur le remodelage du paysage intra-francophone à travers la « Commission Wallonie-Bruxelles », Philippe Busquin y défendra notamment la création d’une Fédération Wallonie-Bruxelles donnant plus d’autonomie aux Régions.

Levif.be avec Belga

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