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Petits partis: pas facile de rester Vivant

Largué par son aile flamande qui a pactisé avec l’Open-VLD, le parti Vivant peine à survivre côté francophone. Il se contente de se présenter au Sénat – avec une liste qui bénéficie d’un superbe N°2 – ainsi qu’en province de Liège. Résignation.

« Nous sommes bien obligés d’adopter un profil bas », concède avec plus qu’une pointe d’amertume Michel Hemberg, vice-président et président wallon du parti Vivant, qui présente une liste francophone au Sénat, ainsi qu’une liste pour la Chambre en province de Liège. L’aile wallonne de Vivant s’est en effet sentie abandonnée quand le fondateur du parti, l’homme d’affaires Roland Duchâtelet, s’est mis en cartel côté flamand avec l’Open VLD, ce qui lui a permis d’être élu sénateur en 2007, et d’être à nouveau candidat. Aujourd’hui, c’est l’Open VLD qui a fait tomber le gouvernement, et son président n’a d’autre objectif que le confédéralisme.

« Une image de traîtres » « Nous n’allons pas vraiment faire campagne, et nous n’avons pas vraiment d’espoir de résultat, poursuit le Hennuyer Michel Hemberg : notre programme est difficile à vendre dans ces conditions, nous avons une image de traîtres puisque Vivant se développe au sein d’un parti flamand. »

« Mais c’est dommage, poursuit-il, car nos idées sont les seules qui peuvent répondre à la globalisation, quand il risque de ne plus y avoir d’argent pour les pensions ni pour le chômage. Et elles n’ont pas changé depuis la création de Vivant en 1997 : un revenu de base pour chaque personne, ainsi qu’un complément individualisé en fonction du volume de travail que l’on choisit ; une taxation des mouvements de capitaux et une détaxation du travail. »

« Les électeurs wallons sont malheureusement peu intéressés par les idées, ajoute le vice-président dépité, ils ont trop l’habitude de voter pour le parti qui les sert, qui les reçoit dans ses permanences, qui leur promet un emploi… et qui leur offre une bière. »

Le partageur d’idées « Nous, nous sommes bien vivants », rétorque de son côté Michael Balter, l’un des deux députés de Vivant au Parlement de la Communauté germanophone, où le parti a obtenu deux des 25 sièges, « le seul vrai succès en Wallonie », souligne-t-il. « Nous savons que nous n’avons pas grand-chose à espérer, explique celui qui mène la liste en province de Liège, nous n’avons pas les moyens de faire beaucoup de publicité, mais nous partageons volontiers nos idées : si les autres partis consentent à les adopter, alors notre travail est fait. »

Son ambition s’arrête là. « Ici en Communauté germanophone, intervient-il, BHV, tout le monde s’en fout, quand les problèmes socio-économiques sont bien plus importants. Sur le plan institutionnel, l’idée de la circonscription unique, qui permettrait à un candidat de se présenter devant tout le pays, est séduisante. Mais les Belges préfèrent rester en famille, entre eux, ne vont pas voter pour un autre, ils ne font même pas l’effort de parler sa langue. Ce mariage belge ne va pas durer longtemps. »

MICHEL DELWICHE

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