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Petits partis : les confédéralistes du MS+

La différence entre le Parti socialiste et le Mouvement socialiste ? « Nous, nous sommes socialistes », répondent les adhérents du Mouvement, déçus du Parti.

« Oui, le MS+ est confédéraliste, confirme son président Francis Biesmans : confédéraliste, mais de gauche, à l’inverse de la NV-A qui est clairement de droite. » Et les différences ne s’arrêtent pas là. Pour la Flandre, le confédéralisme met en scène deux communautés, la flamande et la francophone, tandis que le Mouvement socialiste prône une architecture basée sur trois Régions, Bruxelles, Flandre et Wallonie, revendiquant par là l’héritage du mouvement wallon historique.

« Régionaliste et confédéraliste, poursuit Francis Biesmans, ce qui ne correspond en rien à ce que veulent les Flamands. Nous n’éludons pas la question des limites de Bruxelles : tout est négociable. »

Confédéraliste, mais à trois

L’architecture à trois remet en cause le modèle institutionnel actuel. La proposition du MS+ ne concède plus à l’Etat fédéral que les seules compétences de la défense, de la diplomatie, et de la sécurité sociale. « Et encore, prévient le président du MS+, si la Flandre veut la régionalisation de certaines branches de la sécurité sociale (chômage, soins de santé…), la Wallonie ne va pas se replier : elle n’aura d’autre choix que de réclamer la régionalisation du système des pensions, aujourd’hui plus favorable à une Flandre vieillissante. »

Les régions, dans le schéma proposé par le MS+, disposeraient d’une autonomie fiscale quasi totale. « Le confédéralisme n’est pas une fin en soi, précise Francis Biesmans, qui est professeur à l’université de Nancy (France), mais nous estimons que le contrôle des politiques économique et fiscale est un levier essentiel. Dans le même esprit, les compétences exercées par la Communauté française doivent revenir aux Régions.
Exemple avec l’enseignement et le choix de la 2e langue : qu’en Brabant wallon et à Bruxelles, il s’agisse du néerlandais, quoi de plus normal ; mais qu’à Liège ou dans le Luxembourg, on préfère l’anglais… »

La confédération à trois proposé par le MS+ s’accompagnerait d’un lien privilégié entre Bruxelles et le Wallonie, qui prendrait la forme d’une fédération, un partenariat privilégié et formel qui part du constat que les politiques socio-économiques concernant les deux régions « ne peuvent être éclatées ».

Ne pas casser la consommation

Sur le plan économique, le MS+, qui revendique également l’appellation de Nouvelle Gauche, et se situe dans le sillage du Français Jean-Luc Mélanchon, fondateur du Parti de Gauche après avoir quitté le PS, s’oppose à tout projet de politique d’austérité. « Une telle politique aurait pour effet de casser la reprise, explique Francis Biesmans, de casser la consommation populaire. Il faut au contraire accroître les moyens de ceux qui consomment le plus, à savoir les petits et moyens revenus. »

Sur le plan social, le Mouvement socialiste réclame que l’on « revivifie » le premier pilier des pensions, qui est commun à tous. « On a tout fait pour développer l’assurance-groupe et l’épargne individuelle, et pour pénaliser celui qui n’y avait pas accès. C’est un retour au 19e siècle, où l’on stigmatisait celui qui n’avait pas été assez prévoyant… »

Le MS+, qui défend une fédération Wallonie-Bruxelles, ne présente pas de liste dans la capitale. « Nous avons été pris de court, nous n’en avons pas eu le temps », répond son président. Le MS+ se veut un parti d’ouverture (c’est le sens du +), et revendique des candidats CSC et communistes. La liste pour la Chambre en province de Liège est conduite par Michel Lizin, le mari d’Anne-Marie, l’ancienne bourgmestre de Huy, éjectée du PS. Ouverture ?

MICHEL DELWICHE

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