Paul Magnette (PS), Paul Furlan (PS) et Maxime Prevot (CDH). © Belga

Permis d’urbanisme : Magnette et Furlan n’ont pas de quoi pavoiser

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Les deux ministres présents hier soir lors de la remise du Grand Prix d’architecture de Wallonie sont bourgmestres de communes où les demandes de permis d’urbanisme souffrent de très longs retards.

Décerné hier soir à Mons, le Grand prix d’architecture de Wallonie regroupe les meilleurs projets sortis de terre dans la région ces cinq dernières années. Du méga projet hyper médiatisé au projet d’auteur très pointu, la palette des réalisations est large. Le Grand Prix est orchestré par l’Union Wallonne des Architectes (UWA), qui regroupe quelque 1 600 architectes. Les résultats de l’édition 2015 ont été dévoilés en présence des ministres Paul Magnette et Paul Furlan. Ces derniers n’ont pourtant pas de quoi pavoiser en matière de renouvellement du bâti : les communes dont ils sont bourgmestres – respectivement Charleroi et Thuin – sont parmi celles où les demandes de permis d’urbanisme souffrent des plus longs retards sur le délai théorique (111 jours de retard moyen à Charleroi, soit la 6e commune dans le top 10 des moins bien placées de Wallonie).

Caserne à Mons : la polémique

Cette année, le jury international du Grand Prix d’architecture de Wallonie a couronné, dans la catégorie « habitat individuel », le bureau AABE-Bruno Erpicum pour le projet Boom à Bousval, ainsi que le bureau Vers plus de Bienêtre SPRL, pour le projet de la Maison Lathuy, en périphérie rurale bruxelloise. Ce dernier bureau rafle un autre prix, dans la catégorie « espaces publics et ouvrages d’art », pour son château d’eau construit dans le zoning de Ghlin-Baudour, près de Mons. Dans la catégorie « bâtiments non résidentiels », le bureau ARJM architecture SPRL l’emporte pour son projet à la gare de Herstal-carrefour Marexhe.

Enfin, le projet montois « Caserne » – le complexe « I Love Mons » (177 logements) – s’impose dans la catégorie « habitats collectifs ». Une petite revanche pour le bureau d’architecture Matador : la Région wallonne, pour qui la brique du bâtiment est trop « noire », trop austère, a obtenu de la Justice que des peintres apposent sur la façade des bandeaux décoratifs. Des lignes blanches qui, estiment les architectes, dénaturent complètement leur projet. Ce samedi 26 septembre, vers 14h30, une manifestation silencieuse réunissant surtout des architectes est prévue devant le bâtiment de la rue des Trois Boudins, à Mons, pour dénoncer la mise en péril d’un projet « par une décision administrative absurde ».

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