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Pensions: plus de questions que de réponses pour les partenaires sociaux

Les syndicats et les employeurs se posent encore beaucoup de questions sur l’introduction du système des métiers pénibles en 2020. Un avis commun, comme l’a demandé le gouvernement, n’a pas encore été émis. « Ce ne fut pas possible, parce que le quorum n’était pas atteint du côté patronal », précisent les syndicats dans un communiqué commun.

Les critères retenus pour définir une « fonction pénible » sont: les contraintes physiques, l’organisation du travail, le risque de sécurité et la pénibilité mentale ou émotionnelle. Les personnes exerçant une fonction reconnue pénible pourront anticiper leur départ à la pension de deux à six ans. Les régimes préférentiels du personnel ferroviaire (pension à 56 ans) et des militaires (pension à 55 ans) disparaîtront. Une période de transition de 20 ans est avancée.

Une concertation majeure pour le personnel du secteur public est prévue mercredi. Pour le secteur privé, les employeurs et les syndicats se sont retrouvés, mardi, pour la première fois pour se concerter sur le projet de loi du gouvernement. Mais à l’issue de la concertation, tant les employeurs que les syndicats restaient avec beaucoup de questions.

La Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) insiste sur le fait, que dans le cadre de la transparence et de la viabilité financière, il faut d’abord élaborer une réforme générale du système des pensions et déterminer ensuite les exceptions. La FEB insiste aussi sur la nécessité d’avoir des critères objectifs, mesurables et vérifiables.

« En soi, les syndicats sont d’accord avec les catégories de critères générales proposées. Et, comme le gouvernement l’a expliqué lui-même, ces critères doivent être affinés. Les syndicats ont déjà soumis une proposition à ce sujet. Malheureusement, nous n’en trouvons aucune trace dans le texte du projet de loi », explique le front commun CGSLB-CSC-FGTB. « Autre gros problème: le critère concernant la ‘charge de nature mentale ou émotionnelle’ n’est pas un critère autonome. Pourtant, aujourd’hui déjà, un stress excessif au travail épuise beaucoup de travailleurs. Sans compter que les femmes risquent surtout d’en être victimes parce qu’elles sont beaucoup plus nombreuses à exercer des métiers qui imposent une forte charge émotionnelle ou mentale ».

Les syndicats plaident aussi pour une liste de critères génériques plutôt qu’une liste de métiers lourds. « En effet, une liste de métiers lourds ne couvre pas suffisamment la complexité de l’entreprise ni la réalité du travail exercé concrètement », estiment-ils. « Il n’est absolument pas acceptable pour nous que les travailleurs subissent une perte de pension lors d’un départ anticipé pour pénibilité. De la sorte, ce serait les travailleurs eux-mêmes qui prendraient en charge la prétendue compensation de la pénibilité ».

Aucun avis commun n’a été émis ce mardi. Une nouvelle tentative est prévue le 28 mai.

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