Daniel Bacquelaine © Belga

Pensions: la Chambre approuve le projet de loi sur l’unité de carrière

La Chambre a approuvé jeudi le projet de réforme de l’unité de carrière dans les pensions préparé par le ministre Daniel Bacquelaine. Désormais, le travail au-delà de 45 années de carrière permettra d’accroître les droits à la pension. La majorité a voté en faveur du texte, le cdH s’est abstenu, les socialistes, les écologistes, le PTB et DéFI ont voté contre.

Actuellement, la somme de tous les jours équivalents temps plein, tant prestés qu’assimilés, ne peut pas dépasser, pour une pension de retraite, le nombre de jours équivalents temps plein qui compose une carrière complète, c’est-à-dire 14.040 jours soit 312 jours multipliés par 45. Le système peut se révéler pénalisant pour des personnes qui ont commencé tôt leur carrière professionnelle.

Le gouvernement souhaite de la sorte accroître le lien entre le travail et la pension dans un contexte de relèvement de l’âge de la retraite. Il pose aussi l’un des piliers de la pension à points, l’une des réformes majeures à venir de la coalition « suédoise ».

Le principe du projet de loi n’a pas été contesté par l’opposition qui en a dénoncé par contre les effets sur les chômeurs et les prépensionnés. La réforme ne bénéficiera pas aux personnes qui sont au chômage ou en prépension conventionnelle lorsqu’elles atteignent les 45 années de carrière.

Le débat en séance plénière a une nouvelle fois illustré les tensions que suscite la réforme des pensions entreprise par le gouvernement et a parfois tourné au dialogue de sourds.

« Vous faites payer la note aux demandeurs d’emploi et aux prépensionnés », a accusé Frédéric Daerden (PS).

Selon les calculs de l’opposition, certaines catégories de retraités souffriront d’un manque à gagner sur leur pension, parfois jusqu’à 100 euros. Des cas tout à fait exceptionnels, voire théoriques, a répliqué la majorité qui ne nie toutefois pas des cas de manque à gagner mais qui résulteraient de « pratiques d’ingénierie sociale ».

Il s’agit simplement de faire en sorte qu’au-delà de 45 ans, des années de chômage et de prépension ne créent pas de nouveaux droits de pension, a fait remarquer M. Bacquelaine.

« Les syndicats et l’opposition cherchent à faire peur à la population », a accusé de son côté Isabelle Galant (MR).

Le PTB a annoncé quant à lui qu’il irait devant la Cour constitutionnelle. A ses yeux, le sort fait aux prépensionnés s’apparente à une « rupture de contrat ».

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