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Pension : les Flamands plus fourmis que les francophones

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

La plupart des Belges ignorent à quoi ressemblera leur portefeuille lorsqu’ils partiront en pension. Dans une enquête du bureau iVox pour le Vif/L’Express, ils sont majoritaires à se dire trop peu informés. Ce qui ne les empêche pas, comme l’écureuil, de mettre quelques provisions de côté…

Carpe diem, dit l’adage. Les Belges seraient-ils à ce point sensibles à cette maxime qu’ils en oublieraient de penser à leur pension ? L’enquête réalisée par le bureau iVox pour le compte du Vif/L’Express et de Knack, (1) en fait en tous cas le constat,
Quelque 43 % des francophones et 40 % des Flamands n’ont ainsi aucune idée du montant mensuel de la pension légale à laquelle aurait droit un quidam prenant aujourd’hui sa retraite après un parcours professionnel similaire au leur ; 46 % des francophones (43 % des Flamands) ne savent pas non plus quel montant ils mettent chaque année de côté à l’aide du système de l’épargne pension. Même ceux qui le savent estiment, dans une proportion de 3 sur 4, qu’ils sont insuffisamment informés sur leur pension. Belle lucidité: 71 % des personnes sondées dans cette étude ignorent le montant de la pension qu’ils percevront si la législation ne change pas d’ici à leur départ à la retraite et s’ils poursuivent la même carrière.

Il est vrai qu’il est difficile de tirer des plans sur la comète, d’autant que les Belges estiment, à environ 80 %, que le système des pensions, intenable à l’avenir pour une majorité, sera totalement différent lorsqu’ils auront atteint l’âge de la pension.
Cela n’empêche pas les futurs retraités de se préparer à cette importante étape. D’abord en devenant propriétaires de leur logement. C’est le cas de 55 % des francophones interrogés et de 64 % des Flamands. Les habitants de Flandre sont aussi plus nombreux (71 %) à opter pour un plan d’épargne-pension, loin devant les francophones (55 %).

Parmi les indépendants, un sur deux, au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, souscrit à une pension libre complémentaire pour indépendants, soit un peu moins que du côté flamand (59 %). L’assurance-vie individuelle séduit quant à elle 29 % des francophones et 25 % des Flamands, tandis que l’assurance-groupe d’entreprise connaît plus de succès du côté des actifs flamands (30 %) que francophones (25 %). Parmi les personnes interrogées, 13 % n’ont pris aucune mesure de nature à préparer financièrement leur sortie de la vie professionnelle, en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les Flamands sont moins nombreux (8 %) dans ce cas. Au rang des pistes étudiées pour s’assurer le meilleur avenir financier possible, l’idée de quitter un statut de salarié ou d’indépendant pour devenir fonctionnaire séduit tout de même un francophone sur 4, pour un Flamand sur 5.

L’âge idéal : juste après la soixantaine

Interrogés sur l’âge auquel ils estiment qu’il serait justifié de prendre leur retraite, les francophones avancent le seuil de 60,4 ans, tandis que les Flamands se disent prêts à travailler jusqu’à 61 ans. Les uns comme les autres s’attendent toutefois, au vu du régime de pension actuel, à devoir patienter trois ans de plus pour raccrocher. Deux francophones sur trois ne sont en tous cas pas prêts à travailler au-delà de 65 ans. Chez les Flamands, 58 % partagent ce refus de poursuivre plus longtemps une activité professionnelle.

(1) Enquête réalisée, avec le soutien de Belfius, auprès de 2865 Flamands (1473 actifs et 1392 pensionnés) et de 1649 Francophones (1039 actifs et 613 retraités)

Le dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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