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Paras: c’est « une tempête dans un verre d’eau », De Croo s’étonne

Le vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V) estime qu’il ne doit pas présenter ses excuses après l’appel lancé par son parti au retrait des paras via les réseaux sociaux. Toute cette affaire n’est autre qu' »une tempête dans un verre d’eau », a réagi M. Peeters dimanche dans le quotidien flamand Het Nieuwsblad.

M. Peeters a souligné que l’action était partie « d’une bonne intention » et avait un caractère « ludique ». « Je trouve cela très grave qu’un mail qui a été envoyé à quinze personnes a immédiatement fuité », a-t-il regretté par ailleurs.

Dans ce courriel, la section anversoise du CD&V appelait les militants à mettre en cause le maintien de militaires dans les rues de la métropole. Elle précisait que le cabinet de M. Peeters serait « briefé » des noms des participants à cette action et qu’il « tuyauterait » la presse. M. Peeters s’est expliqué personnellement avec le président de la N-VA et bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever, fervent partisan de la présence de militaires dans les rues de sa ville, a-t-il indiqué dimanche sur le plateau de l’émission « De Zevende Dag » (VRT).

« Je pense que ce mail était formulé de manière malheureuse », a-t-il ajouté, en précisant qu’il ne l’avait pas lu préalablement. « Tout le monde est convaincu qu’il n’est pas très sage d’envoyer un tel mail mais notre présidente locale avait de bonnes intentions ». Quant au fond du problème, M. Peeters a répété la position des chrétiens-démocrates flamands: « L’important, pour moi, c’est le contenu, c’est-à-dire que les paras devront retourner dans leurs casernes dès nous ne serons plus au niveau de menace 3 ». Interrogé sur le plateau de VTM, le vice-premier ministre Open Vld, Alexander De Croo, a abondé dans le même sens.

« L’accord de gouvernement dit que cela ne vaut qu’en cas de niveau de menace générale trois, parce qu’à ce niveau la charge sur la police est très lourde. La police doit maintenir un niveau de sécurité plus élevé à de nombreux endroits, l’armée peut donc se joindre à elle. Si on n’est pas au niveau 3, cette charge est plus légère », a-t-il fait remarquer.

Dans « Le Soir » et sur la RTBF, le vice-premier ministre MR, Didier Reynders, voudrait au contraire pérenniser la mesure. « Je plaide pour que les militaires assurent de manière permanente certains bâtiments, comme le Parlement ou certaines ambassades, tous les bâtiments qui sont en permanence au niveau 3, quitte à revoir les uniformes », a-t-il demandé. Et de lancer: « Sinon la solution, c’est quoi: on engage 300 policiers?  »

L’initiative du CD&V anversois n’a pas plu à M. De Wever qui l’a qualifiée de « sournoise ». Le vice-premier ministre MR a pour sa part souhaité qu’à l’avenir ce genre d’incident ne se reproduise plus. « Ce qui n’est pas acceptable, c’est de remettre en cause une décision prise collégialement », a-t-il averti sur le plateau de la RTBF. Le caractère « ludique » mis en avant par son collègue du CD&V pour qualifier l’action de la section anversoise lui paraît inapproprié. « Il y a d’autres moyens de faire de l’humour que sur la sécurité dans les rues d’Anvers ».

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