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Pêche électrique en Mer du Nord : un risque écologique et économique

Stagiaire Le Vif

Les pêcheurs flamands voient d’un très mauvais oeil l’augmentation de la pratique de la pêche électrique par leurs voisins néerlandais. Ils jugent cette pratique déloyale et craignent des conséquences environnementales.

La pêche électrique consiste à faire passer un courant dans les fonds marins. À son contact, les muscles des poissons proches se contractent, ce qui les fait remonter à la surface et le chalut n’a plus qu’à les ramasser.

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Cette technique de pêche est strictement réglementée en Europe en raison de la facilité d’accès à la ressource et du risque qui en découle de ne pas laisser le temps à la faune de se reconstituer, explique le site spécialisé TouteLaPêche.com.

La législation européenne autorise 5 % des bateaux à s’équiper de ce système, mais les Pays-Bas viennent d’obtenir une dérogation allant jusqu’à 10 %. Aujourd’hui, 80 bateaux en provenance des Pays-Bas utilisent cette technique dans la mer du Nord.

Hans Polet, directeur de l’institut flamand pour l’agriculture et la pêche, estime que cette technique est encore « trop expérimentale » et que les Pays-Bas vont trop vite. Le WWF, quant à lui, s’indigne et parle d' »une méthode de pêche destructrice » avec « des effets très néfastes sur les requins et les raies, sensibles à l’électricité ». Sans parler des « impacts encore inconnus sur l’écosystème marin ».

A contrario, les promoteurs soutiennent que cette technique est meilleure pour l’environnement. En effet, le matériel nécessaire à la pêche électrique est plus léger et diminue donc la consommation de carburant du bateau. De plus, le courant électrique propagé perturberait beaucoup moins la faune et la flore des mers que le fait de « racler » les fonds marins comme le font les chalutiers classiques. Et enfin, il y aurait moins de rejet puisque le courant électrique n’assomme que certains types de poissons spécifiquement visés.

Une concurrence déloyale

Au-delà des considérations écologiques, les pêcheurs s’inquiètent de la concurrence accrue que représentent ces bateaux et de son influence sur le prix du poisson. Émile Broeckaert, président de la Centrale des armateurs explique que ce sont les mêmes espèces qui sont visées par les pêcheurs belge et néerlandais. « La sole c’est, pour le revenu, l’espèce la plus importante pour toute la pêche belge », insiste-t-il.

Quoi qu’il en soit, le succès de cette pêche est indéniable. La Flandre vient d’ailleurs de lancer un projet pilote de pêche électrique à la crevette. Le système enverrait un courant électrique moins puissant que celui utilisé sur les poissons. Deux chalutiers belges en seront bientôt équipés.

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