© Reuters

Pauvres Wallons ?

Si la Wallonie reste le maillon faible de la Belgique, les indicateurs de pauvreté ne révèlent pas (encore) une aggravation de la situation.

Fin de l’hiver. Crise oblige. Les chiffres sur la paupérisation des Wallons pleuvent ces derniers temps. En faisant le tri dans cette débauche de statistiques, on se rend compte que les annonces catastrophistes doivent être nuancées.

Les sources européennes et wallonnes sont convergentes : près d’un Wallon sur cinq (18 %) vit sous le seuil de pauvreté (revenus déclarés inférieurs à 878 euros par mois pour un isolé). Grosso modo, cette proportion n’a pas changé depuis plusieurs années. Elle n’en reste pas moins préoccupante, d’autant qu’au niveau de la Belgique la proportion est de 1 sur 7.

L’évolution du nombre de sans-abri est plus difficile à cerner : selon une étude des universités d’Anvers et de Liège portant sur les CPAS (2010), il y aurait deux fois plus de SDF en Wallonie qu’en Flandre, soit 25 pour 10 000 habitants. C’est en Région bruxelloise que cette moyenne est la plus élevée : 30 sans-abri pour 10 000 habitants. Cela dit, rien ne permet d’objectiver une probable augmentation du nombre de SDF.

Autres chiffres révélateurs : ceux du surendettement. Une analyse de l’Observatoire du crédit et de l’endettement, publiée en février, révèle : même si la Région wallonne est plus durement touchée que la Flandre, le pourcentage de personnes en défaut de paiement évolue moins vite dans le sud du pays (2,56 %) qu’au Nord (3,92 %), entre 2008 et 2009.

Les Wallons résisteraient-ils mieux que les Flamands à la crise ? On pourrait le croire. Mais, l’année dernière, la Wallonie enregistrait une légère hausse des procédures de règlement collectif de dettes : 41,6 % des 78 000 procédures, contre 47,7 % pour la Flandre (qui compte presque deux fois plus d’habitants).

Cette augmentation pourrait s’expliquer par une plus grande volonté, côté wallon, à recourir à ce type de procédure. Par ailleurs, le nombre de nouveaux dossiers de règlement collectif de dettes a augmenté de 23 % entre 2008 et 2009, pour toute la Belgique. Les chiffres ne sont pas encore disponibles au niveau régional.

THIERRY DENOËL

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire