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Paul Magnette nouveau président du PS

Le Vif

Elio Di Rupo nomme Paul Magnette à la tête du Parti socialiste, à la place de l’actuel président faisant fonction, Thierry Giet.Jean-Pascal Labille (PS) est nommé ministre des Entreprises publiques et de la Coopération au Développement, chargé des grandes villes.

Ce qui est en train de se jouer au boulevard de l’Empereur est directement lié à l’énorme bataille électorale qui aura lieu en mai 2014. Autant dire demain. Un scrutin à la fois régional, fédéral et européen, où le PS jouera gros.

Or le Parti socialiste se trouve actuellement dans une position délicate. Les sondages ne sont pas bons. Les résultats des élections communales d’octobre dernier ont été franchement mauvais, tant au premier tour qu’au second tour (perte du maïorat à Molenbeek, à Verviers, à Ganshoren, à Courcelles…). Sans doute le PS paye-t-il relativement cher les mesures d’austérité décidées par le gouvernement fédéral, sous l’égide d’Elio Di Rupo. Sans doute aussi paye-t-il l’absence d’un leader énergique à sa tête, tout comme celle d’un discours idéologique percutant, marqué à gauche.

Elio Di Rupo, élu président du PS en 1999, pouvait-il observer l’affaiblissement de son parti sans réagir ? Bien sûr que non. Raison pour laquelle il devrait annoncer ce soir qu’il a décidé de rebattre les cartes, afin de mettre son parti en ordre de marche pour affronter la « mère de toutes les batailles », en 2014.

Elio Di Rupo renonce à son titre de président du PS, tout en demandant à Thierry Giet de quitter la présidence faisant fonction. A la place, Paul Magnette prendrait la pleine et entière direction du parti. Le nouveau bourgmestre de Charleroi en a-t-il envie ? Assurément, oui. Et ça ne date pas d’hier. Depuis 2009, peut-être même depuis 2007, il a dans un coin de sa tête l’idée de prendre – un jour – les rênes du parti. Tout juste s’interrogeait-il sur le bon moment. Il y a quelques semaines encore, il jugeait celui-ci « prématuré ». Mais, dans une vie politique, il y a des occasions qui ne se présentent qu’une fois, et des propositions qu’on ne refuse pas. Notamment celle de devenir président du plus puissant des partis de Belgique francophone.

Un autre élément plaide en faveur de l’accession de Paul Magnette à la présidence du PS : son âge (42 ans). A la fin des années 1990, le PS d’Elio Di Rupo incarnait la jeunesse et la modernité, tandis que la plupart des autres partis souffraient d’une image passéiste. Quinze ans plus tard, si le PS n’y prend gare, le schéma pourrait s’inverser. Avec Charles Michel (MR), Emily Hoyos (Ecolo), Benoît Lutgen (CDH), Gwendolyn Rutten (Open-VLD), Wouter Beke (CD&V) et Bruno Tobback (SP.A), tous les partis politiques belges sont désormais dirigés par des trentenaires, ou de jeunes quadras. Seul le PS fait exception, avec à sa tête un tandem constitué par Elio Di Rupo (61 ans) et Thierry Giet (54 ans).

D’ailleurs, pour Latifa Gahouchi, échevine carolo et députée wallonne PS: « Paul Magnette président du PS, ce serait une excellente nouvelle pour Charleroi et pour toute la région ! », a-t-elle communiqué sur Twitter, dans le milieu de l’après-midi.

Magnette nouveau numéro 1 du parti, cela signifie que les trois postes les plus importants – Premier ministre, ministre-président wallon et président du PS – se retrouveraient tous entre les mains d’élus du Hainaut.

Les équilibres intra-socialistes commanderaient, dès lors, de donner « quelque chose » à la puissante fédération liégeoise. Ce pourrait être un poste de ministre fédéral pour Thierry Giet (qui gagnerait du même coup un porte de sortie honorable), Willy Demeyer ou un représentant de la Cité ardente.

Autre hypothèse : récompenser Thierry Giet pour services rendus, en offrant à ce juriste un poste de juge à la Cour constitutionnelle. Le président de la Cour, l’ex-sénateur Roger Henneuse, partira en effet à la retraite dans les prochains mois.

Jean-Pascal Labille succède à Paul Magnette comme ministre

Jean-Pascal Labille (PS) a été nommé jeudi soir ministre des Entreprises publiques et de la Coopération au Développement, chargé des grandes villes, lors d’un léger remaniement de l’équipe Di Rupo Ier qui ne concerne que les socialistes francophones a annoncé le Palais royal. Le secrétaire d’Etat aux Affaires sociales, aux Familles et aux Personnes handicapées, chargé des Risques professionnels, Philippe Courard, hérite pour sa part du portefeuille de la Politique scientifique, adjoint à la vice-Première ministre et Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Laurette Onkelinx, ajoute le texte.

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