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« Pas question de revoir les modalités de calcul » des contributions au budget UE

Le Premier ministre belge Charles Michel a exclu vendredi de revoir les modalités de calcul des contributions nationales au budget européen, quelques heures après une sortie virulente de son homologue britannique David Cameron.

« Très en colère », ce dernier a refusé vendredi avec force de payer une rallonge de deux milliards d’euros au budget européen 2014, demandée par la Commission dans le cadre d’une révision technique du PIB en fin d’année. « Nous ne payerons pas, cela ne se passera pas », a-t-il martelé devant la presse.

Le Financial Times a fait état jeudi soir d’un recalcul des contributions nationales au budget européen, découlant de plusieurs adaptations techniques, mais aussi des performances économiques plus ou moins bonne des Etats. Le Royaume-Uni, dont la croissance est plus élevée que prévu, est le grand perdant de la manoeuvre, avec une facture estimée à plus de deux milliards d’euros. Les Pays-Bas devront également remettre au pot. La France, l’Allemagne et la Belgique, par contre, verront leur contribution allégée.

Interrogé sur le sujet, M. Michel s’est voulu « très clair »: « il n’est pas question de revoir les modalités de calcul » des contributions, a-t-il dit. Une réunion des ministres des Finances, que M. Cameron s’est prévalu d’avoir obtenue, permettra seulement de mieux les expliquer, a-t-il ajouté.

Cette fermeté est partagée par président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Ce dernier a souligné le caractère « technique » de l’adaptation annuelle des PIB. S’il « comprend les préoccupations du Royaume-Uni », il souligne que « les chiffres ne peuvent constituer une surprise ». La révision de la contribution britannique est automatique et ne requiert pas d’approbation politique, a-t-il insisté.

Assainissement budgétaire et les réformes

Charles Michel a défendu également la politique d’assainissement budgétaire et les réformes structurelles annoncées par son gouvernement. « Il n’y a aucun sens à opposer la discipline budgétaire aux politiques de croissance », a-t-il déclaré, en référence aux critiques, émises notamment par le PS, contre l’effet récessif des coupes budgétaires. « Il faut mettre notre budget en ordre et respecter nos engagements européens », a-t-il ajouté, rappelant que son gouvernement s’était engagé à réaliser 11 milliards d’économies structurelles, principalement en réduisant les dépenses publiques.

Interrogé sur la réduction des dotations de plusieurs institutions culturelles, qui ont suscité des critiques ces derniers jours, il a souligné que la culture n’était pas spécifiquement visée. « Il n’est pas exact qu’il y aurait des choix ciblés par rapport à d’autres secteurs », a-t-il dit.

Quant aux réformes structurelles, elles s’imposent à ses yeux par la hausse de l’espérance de vie et par le déficit de compétitivité de la Belgique. Evoquant la concurrence internationale « très, très forte », il a souligné que l’Europe était en compétition avec des pays « où les pensions sont égales à zéro, où les accidents de travail ne sont pas remboursés ». Ce contexte impose selon lui des réformes « pour garantir notre modèle social ».

« Je mesure plus que jamais que les responsables politiques de ma génération ont une grande responsabilité », a conclu Charles Michel.

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