Pas d’En Marche Belgique sans Macron wallon

Maintenant que Benoît Lutgen, le président du cdH, a débranché la prise, chacun attend la suite des opérations. La cacophonie devient doucement indescriptible.

Pour autant, Lutgen a le mérite d’avoir senti le momentum. Il ne voulait pas officier comme premier violon dans l’orchestre belge sur le Titanic.

Au lieu de l’accabler de tous les reproches, relevons plutôt un acte civique qui va évidemment bien au-delà de la rémission de son parti aux abois : la première étape pour sauver le soldat Wallonie.

Car ce que nous vivons est une crise de régime.

Si le PS est le plus impacté par les affaires (étant le plus puissant et le plus tentaculaire), quasi tous les partis de pouvoir sauf peut-être écolo (et encore) ont goûté au festin des mandats et de l’affairisme.

La situation est à ce point dramatique qu’aucun mouvement d’appareils politiques tel que nous les vivons actuellement ni aucune tentative de reconstitution d’autres majorités ne peut réellement convaincre la population. En Belgique comme en France, nos concitoyens aspirent à un grand nettoyage. Mais ils attendent une alternative crédible, sachant désormais que les populismes sont ce que la fièvre est à la grippe : un symptôme, pas un remède.

Dans une « république » normale, on retournerait vers l’électeur. Ce serait un carton plein pour le PTB. Le fait qu’il n’existe pas de possibilités d’élections anticipées, bien que déni démocratique, est donc une chance, car cela donne (un peu) le temps de la réflexion avant les prochaines échéances.

Ni Lutgen, ni le cdH, ni aucun parti actuel ne peut à lui seul incarner le renouveau face à cette crise morale et politique sans précédent

Tout le monde le sait, y compris Lutgen : ni lui, ni le cdH, ni aucun parti actuel ne peut à lui seul incarner le renouveau face à cette crise morale et politique sans précédent.

Les conditions sont clairement mûres pour un mouvement entièrement neuf du type En Marche!

La version belge devra n’avoir pas plus de scrupules à faire table rase de certaines reliques politiciennes qu’Emmanuel Macron n’en a eu à détruire le PS et marginaliser les Républicains, le Front national et l’extrême gauche. Ce sera cruel, car, dans tous les partis en place, des gens honnêtes et travailleurs ne résisteraient pas au tsunami.

Comme en France, le « système » économico-médiatico-judiciaire soutiendrait cette nouvelle formation, car entrepreneurs, journalistes, universitaires, experts, aspirent à cette révolution de velours. Comme le peuple, les élites savent qu’on ne peut plus continuer comme ça.

En Marche! version wallonne devrait suivre la voie tracée par Macron : un leader charismatique hors-norme prend tous les risques. Il s’entoure d’une équipe de technos presque aussi brillante qui, d’une part, siphonne les partis traditionnels et, d’autre part, s’en va recruter des personnalités de la société civile prêtes à s’investir dans une opération mains propres d’envergure. En évitant l’écueil principal : un parti par et pour la bourgeoisie.

Mais pour que ce scénario fonctionne, il reste à trouver un « lider maximo ».

Une personnalité de l’envergure d’Emmanuel Macron existe-t-elle-même sous nos contrées ?

Tel Diogène qui cherchait un homme en plein jour avec sa lanterne, certains cénacles peinent à trouver la perle rare.

A défaut, ce sera : on prend les mêmes et on recommence.

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