© Image Globe

Parlement wallon : la séance plénière rejette le recomptage des votes à Charleroi

Le Vif

Le parlement wallon a rejeté vendredi en séance plénière la proposition de recomptage des votes dans la circonscription de Charleroi par 43 voix contre et 32 pour. Le PS et le cdH ont voté contre, les autres partis l’ont soutenue.

Les 75 députés ont finalement pu prêter serment après trois jours de débat qui ont suscité de vives tensions dans l’assemblée et mis en avant le gouffre entre une majorité socialiste et centriste en voie de constitution et un MR promis à 5 nouvelles années d’opposition. Après trois jours de débat, la Commission de vérification des pouvoirs de l’assemblée a jugé recevable et fondée la réclamation du PTB à l’issue des élections du 25 mai et préconisé un recomptage. Les socialistes et les centristes ont toutefois fait savoir qu’ils ne soutenaient pas cette conclusion de la Commission. Selon eux, les motifs invoqués par le parti de gauche radicale ne peuvent être pris en compte parce qu’ils seraient non probants: lettres adressées une semaine après le scrutin, aucune mention de problème dans les procès-verbaux de dépouillement, nombre de votes nuls qui sont inférieurs à ceux de l’élection précédente, etc.

« Ce serait dangereux de mettre en cause par des ouï dire et des rumeurs le travail de simples citoyens, contrôlés par des magistrats », a souligné Pierre-Yves Dermagne (PS).

Aux yeux du MR, les griefs allégués sont au contraire « stupéfiants ». Le chef de groupe Willy Borsus a mis en garde l’assemblée contre le doute qui s’instillait dans la population sur la validité de l’élection du parlement.

« Le doute s’est installé. Les gens s’interrogent: les élus que nous retrouvons au parlement wallon sont-ils bien ceux que nous avons choisis? Ce doute est inadmissible », a lancé Willy Borsus.

« C’est indéniablement non démocratique. Cela nous inquiète sur le fonctionnement de la Région wallonne », a dit pour sa part le porte-parole du PTB, Raoul Hedebouw, dans les couloirs de l’assemblée. « Cet épisode met en avant un système belge où le contrôle n’est pas aux mains des électeurs mais d’un parlement qui est juge et partie. Le déficit de confiance entre les travailleurs, les citoyens et les politiques est grand. Il est palpable et si on ne met pas tout en oeuvre pour combler ce déficit, il ira en s’agravant », a averti pour sa part l’un des députés du PTB, Francis Gillot.

L’unanimité paraissait se dégager pour conclure qu’il faudrait revoir les procédures de validation des élections. « Cette malheureuse expérience nous conduira à revoir la façon dont on valide les élections », a affirmé Dimitri Fourny (cdH).

« Une procédure d’un autre temps qui s’apparente à une situation de juge et partie », a lancé Stéphane Hazée (Ecolo) qui a également pointé du doigt les ratés du vote électronique.

La séance reprendra à 16h pour aborder le problème du décumul et la liste des parlementaires autorisés à cumuler leur mandat avec une fonction dans un exécutif communal.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire